Je vous le dis tout de suite: ce film est mon James Bond préféré.


D'une part car c'est celui de mon année de naissance et que ca me replonge dans l'époque de ma plus tendre enfance, mais surtout car ce film est une oeuvre à part.


Si j'ai été initié aux aventures de 007 grâce à une VHS de Demain de Meurt Jamais que j'ai vu environ 100 fois étant petit, ce n'est que des années plus tard que j'ai découvert qu'il existait en réalité un James Bond qui n'était pas un charmeur comique invincible comme Pierce Brosnan.


Roger Moore me semblait alors un peu kitsch (même si j'ai appris à l'aimer plus tard), les films avec Sean Connery un peu hors du temps eux aussi (alors que je les trouve superbes maintenant), et George Lazenby m'était complètement inconnu.


Mais au milieu de tout ca, The Living Daylights, que j'ai vu à quelques reprises à la TV, chez des amis ou que sais-je encore. Et j'étais intrigué par cette époque Guerre Froide qui m'était inconnue, par ce ton assez dur parfois dans le film, et par cet acteur plus rigide et humain que les autres hommes incarnant Bond.


Bref, quelques années plus tard, je me suis souvenu de ce film, et ai constaté qu'il existait bien un deuxième Bond tourné avec cet acteur atypique dans la franchise, Timothy Dalton.


Licence to Kill, est devenu instantanément un film culte pour moi, si bien que je le regardais en boucle...


La luminosité éclatante de la scène inaugurale dans les Keys, la joie du mariage de Felix, et les prémices des complications à venir m'ont immédiatement fasciné, l'entrée en matière n'était pas simplement une petite scène divertissante, mais une vraie scène qui annonçait la suite du film, et un condensé du ton de celui-ci.


Le scénario est assez classique, un méchant veut gagner de l'argent et du pouvoir blablabla, mais Robert Davi campe ici un méchant très énigmatique. On le sent à la fois impitoyable mais également très sensible et humain quand on y réfléchit: il fait passer la loyauté avant toute chose, et ne tolère pas la trahison.


Confronté à James Bond sous couverture, la relation entre les deux hommes est quasi fraternelle, il considère James comme un ami, un égal, et projette une amitié et un futur entre eux deux.


Mais il est aussi un maniaque sanguinaire, qui bat sa femme (certes elle le trompe mais bon...), tue les traitres et vend de la drogue en masse...


Timothy Dalton est parfait dans le role de l'agent et qui dépasse sa fonction et ses ordres pour venger son ami mutilé et trahi.


On voit ici Q sous les tropiques, M lors d'une courte scène... Le tableau londonien classique des 007 est évincé, et laisse place à l'action, à la tension, et aux faux semblants. Dalton joue ce rôle à merveille.


Les James Bond Girls sont jolies, avec un caractère propre, et bien ancrées dans la fin des 80's. Leur rivalité pour s'obtenir les faveurs de James est assez drôle et relâche un peu l'ambiance parfois, mais au dela de ca, elles vont bien aider James à accomplir sa mission, ce qui n'est pas toujours le cas (cf. la blonde débile dans A view to a kill).


Un mot aussi pour le jeune Benicio Del Toro, qui campe un homme de main sanguinaire et impitoyable avec beaucoup de talent.


Des scènes cultes il y en a de nombreuses, la scène inaugurale dans son entier, la tête qui explose, Felix et le requin, et surtout la méga scène finale, immense course poursuite en poids lourds remplis de cocaine liquide, et avec un final à l'image du film, très dur et très cru, avec, si l'on prête bien attention à la dernière phrase que s'échangent James et Sanchez, beaucoup de regrets, d'amertume, et de vengeance dans l'air.


Dalton ne survivra pas au rôle, qui trouvera en Brosnan un Bond bien plus flegmatique, charmeur et décontracté, qui replace sa mèche après une roulade, séduit les femmes et sauve l'Angleterre avec panache.


Ce qui m'amuse beaucoup, c'est que les films de Dalton son décriés car trop durs et sombres, et Dalton trop severe et pas assez charmeur dans le rôle, mais qu'aujourd'hui on adoube Daniel Craig et les nouveau James Bond qui sont à mon sens dans la même lignée!


C'est en tous cas un des seuls films de l'agent britannique qui me laisse scotché à chaque fois que je vois la scène finale, comme avait pu le faire ASSDSM avec Lazenby effondré à la fin, ou Christopher Walken dans AVTAK, avec son regard fou et apeuré lors du final.


Je comprends et ne comprends pas la haine pour ce film: trop sombre et pas assez divertissant, mais aussi ancré dans son époque, et ouvrant quelque part la voie au futur de la saga 20 ans plus tard.

AntréasGarabdn
10
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le 23 mars 2016

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