Wakamatsu Koji est considéré comme un maître du Pinku eiga mais au début des années 80 alors que le genre commence à trouver une certaine reconnaissance, le réalisateur anarchiste décide de s'orienter petit à petit vers un cinéma plus « classique ». Piscine sans eau est né de la collaboration entre Wakamatsu et le rocker / acteur Japonais Uchida Yuya qu'on a pu apercevoir par la suite chez Oshima Nagisa (Merry Christmas, Mr. Lawrence) ou encore dans Black Rain. Le film raconte l'histoire d'un poinçonneur vivant à Osaka et qui après avoir sauver une jeune fille de 2 violeurs commence à avoir lui même des fantasmes. Il achète alors du chloroforme dans sa forme la plus pur pour endormir et violer ses victimes sans qu'elles ne s'aperçoivent de rien.

Wakamatsu prend son temps et nous montre petit à petit cet homme banal et sans histoire, à la vie bien formater, se transformer et se révolter. Il y a 2 éléments déclencheurs, le premier est le sauvetage de la jeune fille au début du film qui va amener à casser son train train quotidien. Se sentant pousser des ailes, il va alors ensuite essayer de s'interposer de la même manière entre un pilier de comptoir ivre et des yakuza mais va récolter une blessure à la main qui va influer sur son travail puisqu'il ne peux désormais plus poinçonner les tickets de métro. C'est ainsi que de fils en aiguilles, il va se remettre en question et va arriver le 2e élément déclencheur qui est la vision de son fils jouant avec sa collection d'insectes. Jaloux de la manière dont son enfant s'amuse et de sa « liberté », voir de ses enfants d'ailleurs puisqu'il y a un plan assez osé où il jette un regard suspect sur sa petite fille qui est toute nue; il va lui aussi faire la même chose en s'adonnant au viol de femmes inconscientes.

Le traitement du film est très froid et le rythme est lent, la première scène de viol notamment en huit-clos dans un silence absolu est filmé en quasi temps réel, ce qui la rend pesante. Heureusement au fur et à mesure, le rythme s'accélère à l'image de son personnage qui en veux toujours plus, prenant sans cesse plus de risques jusqu'à perdre totalement contrôle. Petit bémol sur le score que j'ai trouvé particulièrement affreux avec son synthé absolument horrible. Piscine sans eau est à mis chemin entre le thriller et le Pinku, encore faut-il aimé et être habitué au genre pour bien apprécier le travail de Wakamatsu.
Ryo_Saeba
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le 26 sept. 2011

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