L'autre ville

Le cinéaste chinois, Yu Lik-wai qui officie régulièrement comme directeur de la photographie chez Jia Zhang-ke (Plaisir Inconnus, 2002) nous offre Plastic City / Dangkou (2008). Il y invite deux acteurs asiatiques (Anthony Wong et Jo Odagiri) et les raconte à travers deux personnages qui survivent dans la faune brésilienne.

Dans le quartier asiatique de São Paulo, Yuda le Chinois règne en maître épaulé par son fils adoptif, Kirin sur le trafic de contrefaçons. Pourtant le vent est en train de tourner. Ainsi pour satisfaire le gouvernement américain, les hommes politiques changent de fusil d'épaule et tournent le dos à Yuda dont le trafic est mis en péril...

Plastic City frappe par l'esthétisme qui s'y dégage. Un esthétisme qui fait de ce long-métrage de Yu Lik-wai un film qui mérite qu'on porte un regard singulier. Sa plastique, ses plans, ses mouvements de caméra parviennent à créer une atmosphère qui nous immerge petit à petit dans un film qu'on pourrait aisément qualifier d'expérimentale. Le film est beau. D'autant plus qu'il jouit d'un duo d'acteur qui donne le ton et qui apporte une certaine prestance à l'écran. D'un côté Anthony Wong (Exilé, 2006) dont une aura incroyable se dégage de lui, de l'autre Jo Odagiri (Dream, 2008) tout en finesse.

Pourtant, Plastic City est creux lorsqu'on s'intéresse à l'histoire qu'il nous propose. Une histoire banale, vue et revue. Peu importe dirons-nous s'il y a cette petite chose qui le rend distrayant. Malheureusement, rien de tel ici, Plastic City devient vite ennuyeux en se perdant dans une histoire décousue, sans profondeur, sans rythme. Un film qui s'avère affreusement plat. Plastic City donne à voir sur la forme mais sur le fond, il n'y a pas grand-chose à garder. Un film qui s'oublie vite pour son histoire mais qui a au moins le mérite de marquer un peu plus pour sa plastique, c'est tout.

Les invendus de Made in Asie #123