Le Père Noël est vraiment sympa ; il a réussi à me trouver ce très bon film de niche. Réalisé en pleine seconde guerre mondiale, - 1943 -, cette histoire se propose de nous faire plonger avec l'équipage du lion de Mer sur les traces d'un cuirassé nazi qu'il s'agira bien entendu d'envoyer discuter avec Neptune.

J'ai une affection particulière pour les films de sous-marins donc on pourra me reprocher peut-être d'être par avance conquis. Et bien faites-moi confiance, ma note est loin d'être usurpée. Attention, il y aura quelques léger spoiles mais je me doute bien que peu de personnes oseront plonger avec moi dans un film de sous-marin daté de 1943 ^^U. A ceux qui franchiront le pas, je promets de rester très soft dans mes révélations.

A ma grande surprise, cette œuvre méconnue n'est pas datée ; mieux, il est digne de L'Odyssée du sous-marin Nerka ou de Duel sous l'Atlantique. Certes point de stars hollywoodienne mais, en contre partie, une approche assez réaliste, touchante bien que nécessairement bienveillante vis à vis de cet équipage dont les aventures sont censées remonter le moral des Britanniques en plein conflit. Le scénario est aussi limpide qu'une bonne vieille dissertation d'histoire : trois parties équilibrées permettant une montée en régime assez inattendue.

Dans un premier temps Anthony Asquith brosse le portrait d'un équipage de retour d'une mission. On s'attarde sur les promesses d'un retour en famille, les préparatifs d'un mariage, la joie de partager un bon verre mais, plus intéressant, sur les difficultés de ces hommes. Ici un alcoolique entrain de couler sa famille, là l'éternel cas du type qui compte sur ses paris pour payer sa note de bar. Cette Angleterre en pleine guerre respire une forme de quiétude étrange et rassurante pour le spectateur de 1943, même si en filigrane on devine qu'il serait bon de soutenir ces marins, et que ces derniers fassent des efforts pour picoler un peu moins ... ou pas.

Très vite l'amirauté met un terme à cette permission ; la semaine promisse transforme en simple aller retour et le Lion de Mer doit appareiller pour aller chasser le nouveau fleuron de la Kriegsmarine. Le Brandebourg en question n'exista pas ; en réalité le nom renvoie à une classe de navire de la Première Guerre mondiale. Peu importe, la mission reste à accomplir. Cette seconde partie est permet une certaine montée en régime, avec la classique chasse, entrecoupée de scène de vie quotidienne où l'ennui n'est jamais loin. Nous sommes alors très proches du futur Das Boot de Petersen. La tension monte d'un cran lorsque, enfin, le navire ennemi est découvert. La séquence d'attaque est assez immersive et la nervosité gagne même si l'équipage conserve un flegme tout britannique.

Les torpilles lancées, le Lion de Mer est pris en chasse. Le drame s'épaissit, tout semble perdu lorsque l'un des personnages principaux décide de monter une véritable opération commando pour sortir son équipage d'une fin dramatique. Cette troisième partie, très rythmée, est totalement inattendue aussi je ne dévoilerai rien. J'ai été très agréablement surpris de me retrouver dans une sorte de version des années 40 du très bon U-571. La fin est plus attendue, mais il ne fallait tout de même pas espérer que l'on mine le moral des spectateurs.

Un très bon moment donc, alliant un vrai sens du rythme, un côté parfois quasi documentaire de la vie des sous-mariniers et une galerie de portraits intéressants et touchants. A voir en complément de l'excellent Mer Cruelle, un ton au dessus, mais tourné Après la guerre ...

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le 28 déc. 2013

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Aqualudo

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