Nostalécologie

Pompoko est bien spécial. J'ai eu un peu de mal à vraiment rentrer dans l'histoire au début, mais c'est finalement passé tout seul. Ce film est très décalé, je ne m'attendais pas vraiment à ça lorsque je l'ai lancé, c'est assez différent des Ghibli "classiques" (Nausicaa, Kiki, Mononoke, etc) par son côté décalé du, entre autre, au caractère des tanuki.

Il y'a bien entendu (et c'est pas le seul Ghibli à le faire) un fort message écologique dans cette histoire. Mais ce n'est pas ce que j'ai le plus ressenti. On parle ici de tanuki, des êtres "divins" dans la mythologie japonaise, des êtres pouvant se transformer en être humain (mais pas que) et représentant la fertilité (les grosses baloches sur les statues qui les représentent c'est pas pour faire mignon). On parle donc de légendes entretenues générations après générations jusqu'à aujourd'hui.

L'histoire nous place dans le Japon d'après-guerre, aux alentours des années 65/70. Il se développe de manière exponentielle, a besoin de place pour les habitants suite au boom démographique, etc... Les champs et les montagnes sont rasés pour laisser place aux immeubles. Ce film m'a fait ressentir, à plusieurs reprises, une forte nostalgie qui passe par les traditions mais aussi par ce besoin, durant tout le film, de conserver les choses telles qu'elles ont, a priori, toujours été. Il y'a cette folle idée que rien ne peut changer, que le changement est dangereux et ne peut pas apporter de bonnes choses. Il y'a cet écrasement des croyances et des traditions (représentés par les tanukis et les renards) pour les besoins de tous qui se fait sentir du début à la fin.

Pompoko est de très loin l'un des meilleurs Ghibli, rempli de messages tant écologique que nostalgiques, qui remet une fois encore la modernité face aux traditions. C'est une petite perle de l'animation qui ne mérite que d'être vue et revue.