Je ne sais pas si l'ami Ricoré existait déjà en 81 mais si on pouvait encore réveillez un flic qui dort, il fallait pas taquiner un flic qui n'avait pas bu son café. Nous abordons donc le genre de film ou Delon, en voulant concurrencer Bebel, prouve que les Inconnus n'ont rien inventé.
On nous présente ici, le détective privé Choucas, ancien as de la police, qui, au lieu de dégainer son appareil photo, préfère s'entrainer à la salle de tir. Le mec habite le 16ème dans un bâtiment encrassé par les pots d'échappement et représente bien précocement le connard de notre XXIème siècle. Au feu rouge, sur sa grosse bécane allemande, il se moque du mec en 125 Peugeot, il incite la mairie de Paris à poser des potelets partout pour que les voitures ne se garent plus sur les trottoirs et quand une nana traverse sur les clous, il la klaxonne en l'insultant.
Heureusement il y a sa secrétaire. Pour Choucas, c'est pratique, elle fait le café, lave et repasse ses chemises, soigne ses blessures, masse ses muscles endoloris, couche même s'il ne prend pas de douche et, cerise sur le gâteau, ne s'offusque pas plus que ça de se faire violer. Pour nous spectateur, le plaisir de découvrir Anne Parillaud, loin de son personnage (bi) polaire, qui , malgré toutes ses tares, donne consistance, humour et charme à son personnage.
L'intrigue se tient un minimum, il enquête sur un cas qui l'envoie dans les choux. Pour tirer son histoire au clair, il appelle son pote Michel. Par la suite, une course poursuite irréaliste et dangereuse à contre sens sur le périphérique parisien sera étouffée par le commissaire Chauffard (véridique) avant un final formel dans une clinique de remise en forme.
Faut il préciser toutes les tares du cinémas français, datées ou actuelles? Réplique à la noix censées donner un peu de fond à des personnages insignifiants, que des apparts et maisons de 100m2 en plein Paris ou banlieue cossue, le quincagénaire qui se tape une poulette de 25 ans. Sans oublier le plan "seins plats" (jolis en ce qui concerne Anne P) typique de l'époque
Bref, pour sa première réalisation Alain Delon, lui même, se révèle comme artiste et par la même, révèle sa personnalité. Une personnalité qui a enterré sa légende, une personnalité qui l'a rendu ringard et dépassé, une personnalité qui l'a transformé en guignol de l'info.
Pas grave tout ça, y a un festival Delon sur Prime et vu les décennies que je les ai pas vu, je vais me faire une cure