"Pour Sama" n'est pas un film, c'est un cauchemar insoutenable. Une réalité où tout est exacerbé : l'amour, la vie, la peur, l'espoir, la mort... La tragédie d'Alep se montre en nos yeux en s'incarnant dans une poignée de vies semblables aux nôtres. Nous sommes plongés au coeur du conflit, sursautant à chaque déflagration. Nous en ressortons rincés et meurtris, comme si nous étions nous mêmes à Alep, comme si nous y avions vécu... Mais pour nous ces images sont restées des images. Nous n'en garderons que ces regards, que ces yeux plongeants dans les nôtres à la recherche d'un sens que nous ne pourrons jamais apporté. Nous, depuis nos fauteuils, nous pourrons toujours détourner le regard. Nous n'étions pas à Alep. La caméra de Waad Al-Kateab, elle, y était pour nous, pour nous rappeler à notre humanité que nous savons si bien mettre de côté.