Si tu as le choix entre avaler ta pince à épiler ou aller voir ce film, je te conseille la première proposition. La deuxième risque de te blesser gravement en te laissant des vieux poils dans la gorge.
Ce fût une expérience bien douloureuse que celle d'aller voir le dernier film de Jamel mais ce n'est pas pour autant que cette critique tombera dans la facilité et la méchanceté en disant que « Jamel a fait une bouze » ou encore « avec Marsupilami ça fait Debbouze ». Non, ceci n'est pas correct.
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J'entends encore les rires qui résonnent dans le salon quand les VHS de ses premiers sketchs et spectacles faisaient chauffer le magnétoscope. Car Jamel Debbouze a été un grand humoriste, très certainement le meilleur de sa génération. Il a révolutionné notre façon de rire et a marqué toute une génération, la mienne. Il a poli l'image des banlieues et a contribué à la diffusion de sa culture en réussissant le pari fou de faire rire même nos parents. Bravo l'artiste.
Mais où est passée sa Superbe ? Certainement pas dans son film Pourquoi j'ai pas mangé mon père. Ces expressions de l'humoriste qu'on peut se surprendre à utiliser comme « ça fait plaisir » ou « je s'occupe de tout », « mesdames et mesdames » sont ancrées en nous, ou en moi. Les retrouver 16 ans plus tard « ça fait pas plaisir ». Tout son discours n'est que réchauffement d'un plat qu'on a trop mangé. Je n'ai pas ri, j'étais simplement triste devant ce naufrage artistique.
La qualité de réalisation relève des spin off Disney à la période de Noël, tout est grossier et accumulation de plan sur les jambes écartées des singes (fais pas genre, toi aussi tu n'as vu que ça). Les doublages sont tellement mauvais qu'ils peinent à suivre les mouvements des lèvres des personnages, ou est-ce l'inverse ? Au bout de 20 minutes de film, je me tourne vers mon partenaire de douleur et lui demande la confirmation d'une constatation : il n'y a toujours eu aucun dialogue. Pourtant les personnages parlent, mais ils ne se répondent pas. Le héros du récit est doublé par Jamel et perd l'usage d'une de ses mains. Coïncidence ? Ce gringalet est plus intelligent que tout le monde et réussi à serrer une super nana d'une autre tribu avec laquelle ils font des trucs innovants et bougrement malins. Serions-nous confronté à un réel problème égocentrique de la part du créateur ? Oui, largement oui. Pourtant rien est à garder.
Il n'y a pas d'histoire travaillée, pas de morale claire si ce n'est qu'il ne faut pas faire confiance à la méchante sorcière. Ce film est bête.
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