Le film commence par une danse fiévreuse qui rappelle "Jennifer Beals". Aussi parce que comme elle, soudeur le jour et danseur la nuit, son protagoniste, Mario, a un travail quotidien peu glamour : dans une boucherie, obligé d'échanger des faveurs sexuelles contre de l'argent tout en nettoyant le sang des animaux sur le sol.

Mario, joué mélancoliquement par "Thomas Prenn", brise le quatrième mur toutes les deux minutes et semble rêver d'un avenir différent ; mais, en attendant, imiter le jeune Travolta avec une chemise à volants fonctionne aussi pour lui.

Lorsqu'il survit à l'attentat la mère de son ami mort lui demande :"Pourquoi est-il mort et pas toi ?" Et c'est en fait tout le village qui semble le penser.

Car contrairement à ce jeune homme tué ,qui avait de l'argent et un avenir en tant qu'acteur, Mario tendait déjà avant l'attentat à l'autodestruction, il est perdu dans sa vie et dans son identité. Mario ne sait pas qui il est et "Romen" (qui semble avoir été inspirée par l'attentat du Bataclan à Paris) ne partage pas non plus beaucoup d'informations. Lenz était gay, lui ne se définit pas ou ne peut pas se définir même si les deux garçons partageaient une intense tension sexuelle. Par contre il est très nettement "queer". Dans les deux sens du terme.


Le film ne manque pas d'ambition : il s'efforce de réfléchir sur une mosaïque de thèmes : homophobie, addiction, Stress post traumatique, extrémisme religieux, attentats, racisme. L

La psychologie du personnage principal déjà complexe au début devient après l'attentat vraiment très étrange. Mais je ne suis pas sûr d'avoir compris le propos de la cinéaste ! Du coup tout ça me paraît certes assez fort par moments mais aussi abscons.

Mon sentiment est donc mitigé envers ce film. Je ne m'y suis pas ennuyé. Je ne le déconseille pas.

Mais il m'a semblé que c' était confus. Et que les sujets étaient traités de façon assez manichéenne et finalement peu crédibles. Par exemple les musulmans présentés soit comme des terroristes soit comme des sauveurs.

#henrimesquida #cinemaetlitteraturegay

HenriMesquidaJr
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le 13 déc. 2023

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