Le super collectif met une claque au super individu

Quelle bonne surprise que ce Power Rangers de Dean Israelite !


Bon ok, l’objectif premier reste de faire du fric sur le dos des trentenaires qui pourraient emmener leurs enfants pour un moment de partage intergénérationnel, ou s’ils n’en ont pas de se faire un petit plaisir nostalgique bien comme il faut.
Mais même le cinéaste amateur veut être reconnu et ramasser son flouz nan ?
Quoi qu’il en soit, c’est agréable dans cette période où la culture semble bégayer les années passées, (en particulier les fameuses années 90 que beaucoup adore moquer) de voir un remake aussi enthousiasmant. On sort de la salle avec la banane et des étoiles dans les yeux.


On peut d’autant plus saluer le travail que le matériau d’origine n’est vraiment pas facile à retaper. Entre les costumes, le jeu d’acteur, les stéréotypes, les robots dinosaures, la musique, c’est bien simple tout est kitch.


Et pourtant cette mouture 2017 arrive à proposer un mélange plutôt bien dosé entre la genèse des rangers qui se veut très sérieuse et « réaliste » et la dernière partie du film, remplie d’action et de second degré complètement assumé.


J’ai vu, lu, entendu moult critiques au sujet de cette première partie du film qui pointaient du doigt le côté dramatique exacerbé, les clichés véhiculés par les adolescents, etc.
J’avoue que j’ai du mal à les comprendre. Après tout, sur un film de deux heures, il est difficile de présenter tant de personnages sans les inscrire dans des archétypes. Et puis ce sont des adolescents ! C’est précisément à cette période qu’ils cherchent à tout prix à s’inscrire dans des cases/rôles pour se démarquer de leurs parents et des autres. Si un quadragénaire était aussi caricatural, je voudrais bien qu’on parle de faiblesse d’écriture.
Mais là c'est quand même moins dérangeant que « Chronicle » dont la morale dangereuse fait de l’inadapté un danger pour la société.


De la même manière nous sommes tous choqués de voir que les productions tels que les « Avengers » ne réussissent pas à distribuer la lumière sur tout leur personnage. Les films sont construits autour d’Iron Man et Hulk qui se balancent des vannes...
Ici, je trouve qu’à l’heure des super individus, on nous montre un groupe qui ne peut fonctionner sans cohésion. Ok Jason, le ranger rouge est le leader désigné, mais pour autant, que ce soit Billy, Zack ou encore Kimberly, ils ont tous un tempérament qui les rend tout aussi important pour l’équilibre de la troupe. Il n’y a que Trini, que j’ai trouvé un ton en dessous, sans doute à cause d’un background lesbien, qui en dehors de l’étiquette n’apporte pas grand-chose.
De même, les costumes, de base très difficile à assumer sont ici revisités avec un angle d’approche un peu organique qui finalement est assez agréable. Les mécha sont aussi plutôt bien représentés et lors des phases de combat, encore une fois, on perçoit l’utilité de chacun.
J’ai également entendu des reproches au sujet de la bande son, mais personnellement, le synthétiseur proche d’un « Mass Effect » qui accompagne l’apparition des cinq rangers, pour la première fois vêtus de leur armure m’a plutôt paru bien choisi, décalé comme il faut.
Pour conclure, je dirais que Power Rangers s’exprime sans complexes et réussit à amener un peu de folie au milieu des films de supers héros, supers monstres qui sont soit trop sérieux (coucou Godzilla), soit risible (Thor) et qui se paye le luxe de faire l’apologie du collectif. C’est peut-être ce qui m’a le plus charmé, dans un contexte où on adore se moquer du pouvoir de l’amour et de l’amitié. Celui qui a foi en autre chose que l’individu roi aujourd’hui est appelé Bisounours, naïf, simplet, tandis que le discours du « je me suis fait tout seul » se banalise malgré l’absurdité inhérente à la formule.
Dans la mesure où l’apprentissage se fait par mimétisme et sous influence, qu’elle soit biologique, psychologique ou sociale, il est bon de rappeler comme le fait si bien cette image du Megazord dont les membres ne peuvent bouger qu’avec la coordination des cinq ado, que sans les autres, il est difficile d’avancer.


Go go Power rangers !

LionelG1
8
Écrit par

Créée

le 29 mai 2017

Critique lue 195 fois

LionelG1

Écrit par

Critique lue 195 fois

D'autres avis sur Power Rangers

Power Rangers
Frédéric_Perrinot
3

Power Avengers

Avoir un reboot de la saga Power Rangers en 2017, et qui est en plus parti pour avoir plusieurs suites, à quelque chose de très bizarre mais au final de pas si surprenant. On avait déjà eu la même...

le 7 avr. 2017

18 j'aime

3

Power Rangers
Kannibal_Stan
2

Pas qu'un peu marron derrière

Ooooooh c'est gentil mais j'ai déjà vu Les 4 Fantastiques , fallait vraiment pas se donner la peine d'en faire un autre. Et dire que je fais parties des gens qui ont voulu lui donner une chance à la...

le 15 avr. 2017

14 j'aime

5

Power Rangers
Mickael-J
7

Fant4stic... sauf que cette fois internet a décider "ça passe"

Bon, je suis le combien, le 453éme a dire "ho putain, Power Rangers est un bon film finalement"... et ouai, c'est un bon film. Et je dit ça alors que j'éspéré un peu une bouse, mais une bouse fun a...

le 5 avr. 2017

13 j'aime

3

Du même critique

Final Fantasy XII
LionelG1
3

FF12 : J'ai essayé de t'aimer, mais vraiment c'est au dessus de mes forces... il te manque une âme

Final Fantasy 12... Je me souviens encore de l’engouement autour de sa sortie, de sa technique impressionnante, de son monde presque ouvert, de son système de combat... Le plus beau jeu PS2 ! Alors,...

le 16 oct. 2014

8 j'aime

5

Final Fantasy VIII
LionelG1
10

L'adolescence, c'est tomber amoureux

Rédiger une critique de Final Fantasy 8, c’est à priori prendre parti pour l’une des divinités du panthéon du JRPG. Chacun invoque la sienne, arguant qu’elle est meilleure, plus profonde, plus...

le 25 févr. 2013

6 j'aime

Persona 5
LionelG1
10

JRPG mon amour

Final Fantasy 15 était censé taper une bonne fois sur la table des RPG pour rappeler que le japon est toujours à prendre au sérieux. Malheureusement ce fut une petite catastrophe. A singer les mondes...

le 29 mai 2017

4 j'aime