Jacen - Trip in Asia

Proj. Get-up-and-go (2015) - 프로젝트 패기 / 99 min
Réalisateur : Lee Keun-woo – 이근우
Acteurs principaux : Lee Ji-Hoon – 이지훈 ; Park Jong-Hwan – 박종환.
Mots-clefs : Corée – Comédie – WTF

Le pitch :
Un réalisateur tourne un documentaire sur un chanteur persuadé d’être la prochaine grande star de la scène musicale coréenne. Quand tous deux se rendent compte que la réalité est bien différente, le projet de documentaire bat de l’aile. C’est alors qu’ils croisent la route d’un drôle de chanteur, pseudo latin lover à la fausse moustache. Le documentaire, et leurs vies respectives, vont s’en trouver bouleversées.

Premières impressions :
Cette année la sélection du FFCP était un peu chiche en comédie et Proj. Get-up-and-go s’annonçait comme une des rares possibilités de rire un bon coup. Pour ma part, je ne connaissais pas le réalisateur et je n’attendais donc pas grand-chose de ce film en dehors d’un moment de bonne humeur et je n’ai pas été déçu.
Project Paegi (son nom coréen) est un OVNI qui se présente sous la forme d’un vrai faux documentaire et dont le ressort comique repose essentiellement sur une surenchère de grand n’importe quoi. Entre situations loufoques et sur-jeu assumé, le film dérive dans un monde de plus en plus irréel jusqu’au moment où le réalisateur et chanteur raté rencontrent Dominguez, le coréen latin lover à fausse moustache, bourreau des cœurs d’âge mûr, qui se produit dans un bar minable. On pense alors que le film n’aura plus aucune limite lorsque le duo suit Dominguez comme des croyants suivent un gourou, mais Lee Keun-woo a d’autres ambitions que de réaliser une simple comédie sans queue ni tête.

« Why do we fall Bruce ? »

En effet, la dernière demi-heure de film se veut beaucoup plus sérieuse. Les masques tombent comme celui d’un clown dépressif. Derrière la rigolade se cache une certaine critique du système musical qui fait et défait les carrières, voire carrément de la société de l’image. En deuxième lecture, on trouve également un message très austère, celui que la recherche du bonheur est une illusion et qu’il faudra grandir à un moment ou un autre. Malheureusement, le changement de ton est tellement en décalage avec le reste du film que le message initial : « Peu importe si l’on tombe, on se relèvera quoi qu’il advienne » disparaît au profit d’un nihilisme moins bidonnant. Cela ne m’a pas empêché de passer un bon moment, mais j’aurais préféré boire mon mojito sans que le réalisateur n’y rajoute quelques gouttes de monsanto.

En conclusion, Proj. Get-up-and-go est un film qui m’aura bien fait marrer mais
qui rate un peu son passage au sérieux.