Space opéra sans ampleur

Promotheus est un film médiocre : non pas parce qu'il est gâché par des tares plus importantes que ses qualités. Non, c'est surtout que l'ambition de son metteur ne va pas en adéquation avec le budget faible de cette production au rabais. Car si l'on attendait un film de science fiction en mode survival-horror, l'on ne pensait pas être déçus à ce point par le côté série b/dtv de l'oeuvre.

Outre le fait que l'histoire pourra paraître un poil trop simple et banale pour un genre qui ne cesse de se répéter (façon Predator avec du Seul sur Mars), Promotheus surprend par ses décors peu inspirés, d'ailleurs étrangement similaires à certaines zones et déserts terrestres. Cela manque d'exotisme, d'imagination, de folie visuelle, mais bien entendu qu'avec le faible budget mit à la disposition de l'équipe en charge du projet, on ne pouvait trop leur demander.

Les maquillages sont également surprenants, entre le crédible et le masque de monstre que tu achèteras à la Foire/Fouille du coin. Les costumes relèveront par contre le niveau, particulièrement le design type mandalorien des armures et casques des soldats, rappelant les beaux jours des Fett et de leur descendance (univers légendes).

Il était cependant très intéressant d'inverser les rôles de dominant/dominé : l'humain est la proie, l'alien le prédateur que l'on suit comme eux, et si le film pourra se montrer quelque peu manichéen par la suite, il s'ouvrira petit à petit sur de plus en plus de palettes de couleurs, à l'instar d'un peintre qui devient grand artiste en découvrant de nouvelles manières d'élaborer ses oeuvres de manière complexe.

Le film gagne en intelligence et les personnages en profondeur quand on apprend les motivations réelles du seul personnage humain de ce huis clos, certes classiques mais compréhensibles dans la justification de ses actes. Une bonne traque s'engagera alors, qui même sans être des plus révolutionnaires, tiendra bien lieux de divertissement pour un spectateur en recherche d'un moment.

On réprimendera cependant le travail immonde sur le background sonore : les bruitages de tirs/vent/coups n'ont aucune puissance, pas la moindre ampleur. De même pour la musique, qui accompagné d'une mise en scène pas des plus esthétiques, sonne souvent comme un mauvais film Asylum, et nous donne l'impression d'observer une sorte de navet pas trop mauvais non plus.

C'est un drôle de ressenti que l'on aura, paradoxal et complexe : car si Promotheus n'est pas spécialement mauvais, il n'est pas non plus assez bon pour mériter que l'on s'y attarde plus que sa durée initiale. Tout de même propice à passer le temps devant une traque à l'homme certes peu originale mais contenant son lot de moments intéressants, on retiendra son attention jusqu'au plan final forcé, inesthétique et ne servant que d'introduction à la suite sûrement avortée d'un projet sans grande ampleur. Médiocre, sans être mauvais.