Le film de PTA laisse une drôle d'empreinte. Il est assez déconcertant. Si bien que la première fois, je lui aurais mis 7, la seconde version lui a valu un 8 et après le troisième visionnage, je lui accorde un 9.

Ce film n'a, pour moi, quasiment aucun défaut. Surtout quand on le connaît déjà. C'est un film flottant et un même temps extrêmement angoissé (surtout par sa bande-son qui égratigne l'oreille).

On y rencontre Barry Egan (le rôle en or d'Adam Sandler qui n'a pas continué après...) qui porte un improbable costume bleu. Ce costume est une sacrée force car on comprend qu'il ne le porte jamais "à l'ordinaire" mais nous, spectateur du moment, c'est comme ça que l'on voit Barry et que l'on se forge une image de lui : un type en costume bleu.
Barry rencontre Lena (Emily Watson, que dire ?) dont il tombe amoureux.
Jusqu'ici tout va bien.

Sauf que Barry est timide, angoissé, et sans doute un poil autiste. Il va se mettre à collectionner les pots de puddings afin d'amasser un maximum de miles en avion (alors qu'il ne voyage jamais) et voler un harmonium dans la rue. Certains jugeront ce scénario tellement décousu qu'ils le qualifieront de faussement original. Pour ma part, je ne vois pas en quoi l'originalité d'un film peut l'empêcher d'être très sincère.

Certes, Punch-Drunk... surfe sur la belle vague des films indé (avec les affiches jaunes) qui se copient les uns les autres, mais il a une âme en plus et une vraie réalisation. En effet, que dire de toutes les recherches géométriques qui se bousculent dans ce film, entre verticalité et horizontalité ? A l'image des séquences colorées et hypnotisantes qui jalonnnent l'oeuvre, PTA a cherché à restranscrire ce modèle dans le film (les couloirs de l'immeuble de Lena, les débouchoirs à chiottes que Barry vend, disposés parfaitement les uns derrière les autres, ou encore les allées du supermarché...).
Ce couple improbable navigue donc dans un univers totalement constitué de droites lignes à travers lesquelles il zigzague.
De plus, certains plans sont réellement très intéressants avec un soin véritable apporté aux travellings.

Sur une musique absolument superbe (vive l'harmonium), Punch-Drunk Love nous offre donc une histoire d'amour simple mais magnifiée par son environnement et la force des deux personnages.

PS : Les yeux d'Emily Watson.
PS 2 : Il y a Philipp Seymour Hoffman.


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le 22 août 2011

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Before-Sunrise

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