Un gros waw tout de même ce film ! Refn nous plonge totalement dans l’ambiance nauséabonde des banlieues de Copenhague, dans son quotidien capharnaüm. Je dois avouer ne pas forcément être fan de la mise en scène, de la manière dont Refn manie la caméra dans ce film, presque caméra à l’épaule parfois (ça a par moment l’allure d’un documentaire aussi), ça ne me plait pas forcément (cette manière disparaît dans les 2 autres opus), mais ça ne m’empêche pas d’être monstrueusement touché par ce film. Dés le début ça démarre fort, l’intro nous plonge direct dans le milieu ; discussions d’une grande vulgarité, trafic foireux, violence présente dés le début. Le personnage de Franck est bon, et vachement bien joué ; son acolyte, Mikkelsen, est grandiose, mais on le voit pas spécialement beaucoup, mais pour le peu qu’on le voit il excelle. Il joue les gars pas très futés, qui se laissent facilement entraîner dans de sales histoires, bref, Mads est génial, son regard est d'une telle expressivité.
L’intrigue est relativement simple au fond ; une histoire d’endettement qui va amener le personnage principal dans une véritable descente aux enfers.
Le personnage de Milo est également fantastique. Un immonde bonhomme, formidablement bien interprété, tout comme son acolyte, Radovan. J’adore la façon dont Milo répète toujours à Franck « Eh Franck ! Mon Ami ! », d’une hypocrisie totale, rendant le personnage encore moins sympathique, avec un côté presque sadique. Une bien belle pourriture, du moins dans le 1. S’en suit de nombreuses péripéties dans lesquelles Franck essaie de récupérer l’argent ; la violence y est extrême (la scène où Franck massacre Mikkelsen à la batte de base-ball…. ) il n’y a aucune morale dans ce milieu comme en témoigne de nombreuses scènes (celle où Franck et Radovan se rendent chez un gars devant de l’argent à Franck et qu’ils l’obligent à braquer une banque). Le comportement de Franck avec Vick témoigne aussi de cette immoralité (voir d’un certain machisme) ; il l’a traite comme de la viande avariée parfois…. A la fin on est presque content que Vick lui pique son fric. Mais en même temps, on s’attache tout de même à Franck, et on se doute que ce vol signe son arrêt de mort.
Bienvenue dans le milieu de la drogue, des trafiques : une fois que tu rentres dedans, tu as peu de chances de t’en sortir.
Très poignant dans sa manière de montrer la misère qui se dégage de ce genre de banlieues, et les dialogues sont somptueux. Un grand film sur la monotonie urbaine, aux allures presque de documentaire.