8 ans après avoir sorti son Pusher, Nicolas Winding Refn revient dans les ruelles moroses de Copenhaque en proposant un deuxième film centré sur le personnage de Tonny, le pote de Frank dans le premier film. NWR reprend les mêmes bases qu'il a mis en place sur Pusher et dans une moindre mesure Bleeder : des couleurs froides, une tension et une violence omniprésentes, des personnages dépravés et une mise en scène directe et rude. Comme dans le premier volet, tout nous amène à croire que les choses vont mal se finir... Oui mais notre cher danois parvient à surpasser son premier film - un peu lent à la détente - grâce à un scénario plus développé, des personnages plus aboutis et un rythme général plus appréciable. Ce résultat positif dépend grandement de la performance du génial Mads Mikkelsen qui se bonifie film après film. Ce dernier interprète parfaitement ce délinquant raté qui jongle entre taule, drogue, prostituées et coups de poing dans la gueule. Cet homme dont la vie entière est prédestinée à être un enfer permanent. Humilié et rejeté par son père, ses "collègues" et même par les prostituées, il ne reste que son ami Ø pour le respecter un minimum... mais ce dernier a d'autres chats à fouetter. C'est finalement en apprenant l'existence de son fils qu'il a eu avec une prostituée que sa rédemption va commencer. Mais ne soyez pas pressés, Tonny est loin d'être content de cette nouvelle et cela est logique : comment peut-il être un père et s'occuper de quelqu'un alors qu'il n'est jamais arrivé à s'occuper de lui même ! Pourtant, c'est bien Tonny qui se montrera le plus humain au fil de l'histoire... Une caractéristique bien mise à mal dans l'univers de Refn. C'est Tonny qui va réussir à sortir de tout ce fatalisme dans lequel tous les autres personnages sont cloisonnés. Il y parvient en luttant contre lui-même, sa vie chaotique mais surtout en affrontant son père, ignoble baron du crime qu'il a toujours respecté jusqu'à ce que la goutte d'eau fasse déborder le vase.

NWR signe avec Pusher II un film à la fois profond, esthétique et dur. En présentant cette décrépitude d'une classe moyenne inférieure danoise marginalisée, il impose une nouvelle fois sa patte que l'on retrouvera dans Drive qui le rendra connu. Une patte qui transpire de références, que l'on peut ne pas aimer mais qui en fait l'identité de ce réalisateur qui sort des conventions du cinéma actuel.

Créée

le 21 avr. 2018

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