Une fascinante plongée dans le monde du satanisme français, mêlant témoignages et fiction avec une fluidité remarquable ! Toute la direction artistique mérite les plus hautes récompenses : la BO réunit la crème du black metal français, dont les tonalités éthérées servent parfaitement la photo, qui est elle aussi sublimissima. Ça joue avec les cadres, les formats, les couleurs, les ambiances, les mouvements, les tons... la réalisation convoque l’expressionnisme allemand et les compositions naturelles avec aisance. Côté récit ya ptet UNE scène un chouilla trop longue, mais sinon je suis resté happé durant les 1h40 que durent le film, et je sais déjà que je le rematerai, tant certaines images m'ont imprimé la rétine, et tant le sujet stimule l'imagination. Et le véritable tour de force est peut-être de réussir tout ça sans verser dans le sensationnalisme gratuit : ma psyché d'ancien catho prude et vanilla a été dérangé par une scène (un peu real body horror, sans spoiler), mais ce n'était ni voyeuriste ni malsain. Et c'est là tout qui fait l'intérêt de ce film et du cinéma de Mathias Averty : chercher à exalter le beau, les âmes, la pureté, aller derrière les images, les humains, les discours, au-delà de son sujet, même, pour donner à voir autre chose, quelque chose de plus profond. Peut-être le filin lumineux, qui, tapi dans les ombres du "satanisme", nous unit tous entre nous. À ne pas louper si vous êtes un tant soit peu curieux du sujet, ou juste si vous aimez les trucs beaux.