Retrouver le jour

1er long métrage de la réalisatrice belge, adapté de son court métrage, Une soeur, nommé aux Oscars et qui traite d'un sujet brûlant et de société, Delphine Girard ne choisit pas la facilité.

Abordant le viol sous un autre angle et scrutant l'être humain, les rapports hommes-femmes, la jeune réalisatrice pose un regard juste et réaliste sur un thème très délicat.

A la limite du documentaire, Quitter la nuit impressionne par l'intelligence de son propos et de son sujet. Ici, tout n'est pas tout blanc, ou tout noir (elle n'excuse rien pour autant).

Au contraire, la réalisatrice aborde les zones grises, nuance avec brio ses personnages et évite les jugements hâtifs, permettant à nous, spectateurs, de se faire son avis. Grâce aux flashbacks parsemés tout le long du film (et bien amenés), on ne saura la vérité qu'à la fin du film.

De plus, Delphine Girard parvient à avoir trois personnages principaux qui soient tous mis sur à égalité dans leurs traitements. Pas un n'a plus d'exposition qu'un autre et chacun permet au film d'avancer d'une manière différente.

Veerle Baetens, Selma Alaoui et Guillaume Duhesme forment un trio de personnages formidables, tou(tes) à fleur de peau et très bon(ne)s dans leurs jeux. On oubliera la formidable Anne Dorval, puissante, ou encore Gringe, très bien.

Thriller qui évite les clichés et qui offre un scène d'ouverture aussi anxiogène, qu'efficace, Delphine Girard opte pour une très jolie photographie, mais pour un rythme beaucoup trop lent. Au vu du sujet, on aurait aimé que la réalisatrice accélère un peu le pas par moments, notamment la fin, trop longue avant le générique.

Il n'en reste pas moins qu'elle s'impose comme une belle révélation, prometteuse et on a hâte de voir ce qu'elle nous réserve pour la suite, au vu de ce premier film très maîtrisé dans son écriture.

7.5/10