RIPD : La brigade fantôme, l’enfant caché de Men In Black et Ghostbuster.

// Attention, cette critique contient des spoils//

Détendons nos muscles et posons-nous pour parler du film RIPD : La brigade fantôme. Ce film est à la fois une comédie fantastique et un film policier qui raconte l’histoire de Nick Walker, policier ripou, tué par son partenaire lors d’une intervention. Il se retrouve à devoir travailler pour la Brigade Fantôme pour éviter son jugement. On lui attribue comme partenaire un ancien shérif Roy et on lui confie de capturer des “crevures” des êtres putrides qui n’ont pas pu rejoindre l'au-delà. Mais, l’affaire prend de l’ampleur quand Nick se rend compte que son ancien coéquipier est en lien avec des crevures.
Malgré un long métrage plus que correct et une ambiance réussie, le film a été un échec au box office et parmi les critiques. Mérite-t-il un si mauvais accueil ?

Sortie en 2013, RIPD : La brigade fantôme a un air flagrant de déjà vu vis-à-vis de films déjà sortis avant lui. Le film est un mélange entre le genre policier et de la comédie de science-fiction. Il n’est pas sans rappeler d’autres films de ce genre comme Men In Black sorti en 1997. On retrouve les codes classiques du film policier avec un duo insolite qui doit collaborer ensemble pour arrêter un réseau de criminels. A cela s’ajoute l’ambiance de comédie avec des créatures de l’autre monde. Bien que l’équilibre entre la comédie et l’intrigue policière soit réussie, on a un sentiment très classique devant l’intrigue.
Le duo entre Nick, le bleu et Roy, l’ancien flic aux méthodes non conventionnelles, en est un bon exemple. On retrouve un duo très classique de film policier entre celui qui doit apprendre et son mentor aigri. Même si Roy a l’originalité d’être un personnage de Far West au milieu d’un monde moderne avec tout le décalage amusant que ça apporte, il n’en demeure pas moins qu’il est un personnage qui sort assez peu de son type de personnage. Pareil pour le personnage principal : Nick, il reste un héros très classique de film d’action américain. Un peu comme l’agent J dans Men In Black, il est un débutant peu adapté à l’univers bureaucratique qu’il doit apprendre à connaître. On peut le voir comme un bad boy en témoigne son statut de flic “ripou” au début du film. Il est regrettable qu’individuellement, ces personnages ne marquent pas plus que ça. Leur duo fonctionne, car il s’agit d’une dynamique de personnage qui a fait ses preuves dans de nombreux films et séries policières.
La représentation de la police de l’autre monde manque un peu d’imagination, on se retrouve avec une bureaucratie dirigée par Proctor une dirigeante stricte et rigide.
Cependant, malgré tous ces éléments qui rappellent pleins d’autres films et histoires déjà vus avant, le film les utilise de façon efficace comme des “Tropes” qui ont fait leur preuve et on peut y voir des qualités qui permettent de compenser la banalité de certains points.

Le film est une adaptation de comics qui change des productions Marvel et DC. L’ambiance est équilibrée, le film sait poser des instants émouvants comme lors des adieux Nick et sa petite amie restée sur Terre tout comme des moments d’humour réussis comme le jeu entre l’apparence de bimbo que Roy prend sur Terre et son comportement d’homme de l’ouest des années 1800.  La comédie du film est un de ses points forts, il fonctionne et sait ne pas être invasif. De nombreuses idées fonctionnent comme le comportement désinvolte de Roy ou l’effet de la nourriture indienne sur les crevures. 
Le casting joue aussi beaucoup sur la pertinence des blagues du film. Jeff Bridges est l’incarnation parfaite pour Roy, on ne pourrait voir quelqu’un d’autre pour ce rôle. Ryan Reynolds, bien avant son travail dans l’adaptation de Deadpool trois ans plus tard, est également très convaincant dans son personnage. Les autres acteurs se débrouillent bien et des acteurs moins bons auraient probablement rendu le film moins agréable à regarder. 
Le film présente aussi des hommages bien placés au support d’origine, de nombreux plans du film, comme lors de la scène où Nick arrive dans les locaux de la RIPD, vont références dans leur composition et leur cadrage à des planches de comics. Par ailleurs, par le biais du personnage de Roy, on trouve des hommages au Western, un genre emblématique du cinéma, comme dans la scène de fusillade du Far West.   

Enfin, parlons de la fin du film, on évite un Happy Ending total, même si les personnages sauvent évidemment le monde à la fin du film et ne sont pas effacés, Nick doit dire adieu à sa femme avec qui il tentait d’être depuis le début du film. Notre protagoniste accepte sa nouvelle vie et laisse son ancienne derrière lui. C’est appréciable de ne pas avoir une fin où le héros à tout ce qu’il souhaite facilement grâce au pouvoir de l’amour et du monde merveilleux.

Quelques points, sont cela dit regrettables dans ce long métrage. Tout d’abord le mixage du film, le son du film sature par moment, là où certains dialogues murmurés sont assez bas. Il est dommage de devoir monter et baisser le son régulièrement ou mettre des sous-titres pour pouvoir suivre le film. Dur de croire que c’est un souci de copie, à moins que Netflix mettent des versions mal mixées, ce qui semble improbable.
On regrette aussi quelques facilités scénaristiques, par exemple, le fait que “comme par hasard” toutes les pièces du bâton de Jéricho se trouvant par hasard à Boston. Ou encore, la méconnaissance de l’équipe de la RIPD sur une arme aussi puissante et ses composants.

Cela dit, malgré un scénario assez prévisible avec des facilités assez importantes, le film fonctionne grâce à son humour, son casting et son ambiance globale. Il aurait pu être le début d’une saga prometteuse qui aurait pu s’élargir au fur et à mesure. Malheureusement, malgré ces qualités, il n’a pas su séduire le public et la presse critique de façon assez peu compréhensible. On espère qu’un regain d’intérêt viendra un jour comme pour d’autres films qui ont eu un mauvais accueil à leur sortie.