Readers
Readers

Film de James Benning (2017)

C'est pas marqué dans les livres...

Quatre longs plans-séquence fixes, muets mais non-silencieux à travers lesquels le cinéaste originaire de Milwaukee présente à chaque fois une lectrice ou un lecteur s'adonnant à l'activité la plus absorbante qui soit : la lecture d'un ouvrage, peu ou prou imposant, dans le cadre strict de l'intimité de chacune, et de chacun. Sur une demi-heure multipliée par quatre, donc, Benning tend vers une approche quasiment inquisitrice de ses quatre modèles, partant originellement d'un dispositif typiquement objectif : une caméra fixe enregistrant le réel sans discontinuité aucune, s'affichant comme un Art de la pause, réfutant toute ellipse et toute vision interne au(x) sujet(s) filmé(s).


Readers mature sa matière comme un documentaire à l'affut de chaque micro-évènement qu'il cherche à présenter pour mieux nous inviter à vagabonder, associer, digresser au regard de ce quatuor de lecteurs fatalement désolidarisés par la structure même du métrage. On se surprend à tenter de deviner sur quels romans, ouvrages ou autres essais littéraires nos quatre Sujets accordent leur attention, tout en se sentant libres de succomber par moments à l'ennui et/ou à la distraction. Sans doutes pas le meilleur film de James Benning, mais néanmoins digne d'intérêts.

stebbins
6
Écrit par

Créée

le 9 avr. 2024

Critique lue 6 fois

stebbins

Écrit par

Critique lue 6 fois

Du même critique

La Prisonnière du désert
stebbins
4

Retour au foyer

Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...

le 21 août 2016

42 j'aime

9

Hold-Up
stebbins
1

Sicko-logique(s) : pansez unique !

Immense sentiment de paradoxe face à cet étrange objet médiatique prenant la forme d'un documentaire pullulant d'intervenants aux intentions et aux discours plus ou moins douteux et/ou fumeux... Sur...

le 14 nov. 2020

38 j'aime

55

Mascarade
stebbins
8

La baise des gens

Nice ou l'enfer du jeu de l'amour-propre et du narcissisme... Bedos troque ses bons mots tout en surface pour un cynisme inédit et totalement écoeurrant, livrant avec cette Mascarade son meilleur...

le 4 nov. 2022

26 j'aime

5