Dès le visuel de ce Red's Dream, on sait que l'on a affaire à l'un des courts-métrages des débuts du studio Pixar (qui a décidément bien fait de laisser tomber par la suite cet affreux logo carré gris tout triste au profit de la mignonne petite lampe sautillante). En cette année 1987, l'animation continue de progresser (même si l'on a cette impression insistante que le court-métrage Luxo Jr., présenté un an auparavant, était quand même nettement plus joli à regarder et plus fluide), et tente ici une intrigue qui, sur le papier, nous faisait déjà fondre : le rêve d'un monocycle d'être la vedette jongleuse d'un cirque... Mais voilà. Le rêve tourne vite au cauchemar : ouverture très sombre et déprimante, animation approximative (on le répète : Luxo Jr. est bien plus propre visuellement), clown effrayant et très laid (sorti d'un Solidworks...), un trou noir glauque qui représente le public, et fin tout aussi déprimante que le début. Ce petit monocycle rêve d'une vie fantastique ? Et bien non, il n'aura que le coin sale et sombre d'une arrière-boutique, délaissé par le public au pont d'être soldé (et bientôt jeté, vu comme l'ambiance cotillons-paillettes...). On retourne se coucher, nous... Heureusement que Pixar préfèrera à l'avenir le ton plus léger, la bonne humeur et la fantaisie chaleureuse plutôt que la désillusion amère d'une réalité sinistre.