En gros : La belle gueule de Brad Pitt sert à tout faire passer dans ce film. Des incohérences ou des points flous par paquet, je ne sais même pas par où commencer. Donc en gros, un Jonathan Smith de bazar (un ange, une conscience incarnée ou une connerie du genre si vous préférez) arrive dans la vie de Bill, un homme riche sur le point de fêter ses 60 ans et aussi de mourir accessoirement. Il se fait appeler Joe Black et suit Bill partout. Sa famille semble assez surprise de voir ce mec silencieux, qui tombe de nulle part et bientôt s’avère être toujours collé aux basques de Bill… mais pas si surprise que ça en fait.
(spoilers)
Sauf le VILAIN gendre à qui on se doute qu'il va arriver des bonnes choses. Pourtant ce personnage bien que cliché, est le seul qui pose les vraies questions. Joe suit Bill partout, jusque dans son boulot dans les conseils d’administration. Il finit par dire : Bon sang qui est Joe Black ? Ses références ? Qu’est-ce qu’il fait vraiment ici ?
OK c’est un salaud mais c’est le seul à être logique dans cette histoire. Tous les autres gens dans l’entourage semblent se dire « Tiens c’est drôle ce type bizarre qui se pointe comme ça auprès du vieux, qui a changé du tout au tout à son contact. Mais bref, j’ai mon gigot à manger, moi. »
C’est vrai, pourquoi tout le monde semble trouver ce type charmant ? Même avec la gueule de Brad Pitt, je le trouverai plutôt inquiétant ! Et puis, il ne serait présent que dans le cadre du boulot passe encore, mais il est omniprésent jusque dans la baraque de Bill. Et avec ce dernier qui semble devenir son esclave, je me ferai un vrai roman dans ma tête à la place de ses filles « Bon sang, mon père cache quelquechose et ce type le fait chanter ! » ou « Mon père a trouvé un amnésique qui déambulait dans la rue et par charité l’amène chez lui et veut lui donner l’impression d’être utile » je ne sais pas…
Bref, continuons : Joe qui incarne la mort, en gros, demande à Bill d’être son guide, et en échange il aura du temps. Or, Joe/La mort semble demander à Bill de lui faire connaitre la vie normale avant de l’emmener car il n’y connait rien, même les trucs les plus simples. Même pas le beurre de cacahuètes par exemple. Or plusieurs fois, Joe dit avoir déjà aidé les gens avant leur mort. Je cite « Des millions de fois » même. Des millions de jours vécus parmi les gens et il ne connaît rien de la vie. Bien sûr. 2 millions de jours représentent plus 5 000 ans pour info, c'est vrai que c'est un peu juste.
Dans les comédies romantiques avec Julia Roberts et compagnie, au moins tu es prévenu. Là avec le début alambiqué, le peu d’humour, la promo et la durée du film on nous vend un truc plus profond. Mon cul ! Et c’est lent, c’est lent, mon dieu que c’est lent. On a des longs plans sur la gueule de Brad Pitt qui prend son air de séducteur pour avoir l’air énigmatique, ce qui est censé justifier le peu de répliques sorties « Messieurs soyez jaloux de son sex-appeal et vous Mesdames soyez amoureuses ! Ainsi vous ne verrez pas combien il parle peu et le peu d’intérêt que ça a quand il le fait ! »
Je suppose que ce n’était pas même pas censé être caché et même volontairement évident, mais l’histoire d’amour entre la mort et Suzan est tellement visible dès le début que, ajouté aux lenteurs, c’est vraiment gonflant ! A la fin j’en étais arrivé à enrager. Après une scène déjà longuette, Joe a envie de lui dire qui il est réellement et en vient à lui poser la question directement : « Tu sais qui je suis ? ». Elle commence « Tu es… » puis se tait.
Là, gros plan d’elle silencieuse durant 45 secondes ! Oui, 45 secondes où elle a juste un sourire triste et les larmes au bord des yeux, avec une musique lénifiante en fond où j’attends juste qu’elle ait une réplique, réplique qui a intérêt à valoir le coup ! Pour l’entendre dire au final… « Tu es Joe »… Merci, connasse. Et ce genre de scènes n’est pas isolé.
Je passe vite fait sur la musique guimauve... La fin est carrément insupportable de connerie. Ça n'a aucun sens. Je veux dire, Suzan voit Joe et Bill partir vers l’horizon, toujours sans savoir leur histoire commune. Bill a fini par accepter la mort… Après quelques instants, Joe revient tout seul. Questions :
1- Qu’est devenu Bill ? Et bien, mystère. Je veux dire, oui OK, on sait qu’il est mort mais et après ? Il s’est... évaporé ?
2 - Ensuite la mort a quitté le corps de Joe. Donc lui ne se souvient de rien de ces derniers jours, son dernier souvenir est dans le café avec Suzan. Si cette dernière était normalement constituée, elle se dirait quoi là ? « Bon sang c’est pas possible il se fout de moi depuis le début ? » Ou bien « Attends, depuis le début je l’ai cru un peu bizarre mais en fait ce serait pas un malade mental ? » Mais non, dans cette famille de consanguins, le bizarre on s'en cogne.
3- Vous ne trouvez pas que le vrai Joe devrait être un tantinet plus surpris de son blackout dans sa mémoire ? Je le trouve quand même modérément désorienté pour un type qui passe d'un souvenir où il était dans une rue peuplée de centre ville le matin, au jardin désert d'une immense baraque isolée de nuit !
4- Enfin, la dernière fois que la fille a vu son père c'était avec Joe. Donc on est d'accord, soit après on trouve son père mort, soit ce dernier s'est évaporé donc. Encore une fois, en toute logique est-ce qu'elle ne devrait pas soupçonner un brin l'autre amnésique bizarroïde d'être derrière tout ça ? « Ah mais au fait je l’ai vu partir avec mon père, et mon père ne revient pas ? J’espère qu’il ne l’a pas tué et enterré en espérant que personne ne le verrait ! ». Mais finalement non, elle l’accepte, genre « Oh merde, il est bien gaulé je m’en fous, embrassons-le » et ils partent main dans la main. Fin.
J'imagine que la fin du film était l'excuse pour laisser le spectateur répondre à ça mais si le scénariste et le réal ne savent pas comment terminer leur truc avec logique et se disent que le générique les sauvera, j'appelle pas ça une astucieuse fin ouverte, mais simplement de la fainéantise.
Faire un film fantastique ne dispense pas les personnages d’avoir des réactions logiques ! Et si encore le film avait la décence d'être bref, de faire une grosse heure de moins, ça aurait juste été médiocre et incohérent. Mais là c’est si long que ça devient affreusement énervant. J’ai fini par longuement soupirer à chaque fois que commençait une scène que je pressentais (avec raison) ennuyeuse.
Mon conseil ? Fuyez.