Tandis que les super-héros américains saturent le marché holywoodien, on observe très récemment une montée du genre de l'autre côté de l'Atlantique. En 2017 Les russes ont proposé leurs "Guardians", les italiens mis en avant "On l'appelle Jeeg Robot", et la Finlande a sorti Rendel.
Rendel est un film qui avait tous les ingrédients pour proposer une honnête histoire de vengeance. Un héros masqué au look sombre, renfermé, impitoyable. Un certain sens de l'esthétisme et une volonté prononcée de plonger le long-métrage dans une atmosphère ténébreuse, un monde où la violence ultime domine, où la folie triomphe.
Rendel avait donc des intentions et une direction. Malheureusement, quand on regarde le résultat, on voit bien qu'il n'est pas arrivé à bon port. Au delà d'un certain ridicule plaisant inhérent à tout production de série B, deux points sont à mon sens très dommageables. Le premier est le manque d'identification au héros. Quand on voit l'affiche du film, le charisme du personnage saute aux yeux. Mais quand on est dans le film, la magie ne s'opère pas. En cause un acteur fade? Un manque de dialogue? Un peu des deux et plus globalement une incapacité du film à nous faire comprendre sa douleur, pourtant versant indispensable pour justifier la noirceur dans laquelle il se réfugie. Le second problème ce sont les twists, les deux scènes de révélations du film. Si l'identité du héros était clair depuis le début, le caractère halluciné d'un personnage l'était tout autant alors que cela se voulait une révélation. Je pense qu'en travaillant mieux ce point, on aurait pu aboutir à quelque chose de vraiment saisissant. Ce n'était pas le cas.
Malheureusement de ce qui aurait pu être une bonne surprise finlandaise je ne retiendrai que quelques répliques nanardesques du méchant, aussi incompétent que fou, dégénéré qu'abruti.