Qui a vampirisé le scénar ?

En voilà un film qui avait du mordant ! Une reprise originale et insolite d'un récit légendaire, un Nicolas Cage qui s'annonçait en roue libre et une bonne dose d'humour gore. Point d'orgue : Chris McKay derrière la réalisation après avoir pondu l'ULTRA jouïssif The Tomorrow War. Autant dire que j'attendais Renfield au détour, même si mes attentes étaient mesurée. Résultat : bof.

Pour une part importante du film, on reçoit ce qui nous avait été promis, principalement des scènes d'action délirantes et méga sanguinolantes avec des chorégraphies à chaque fois inventives, enchaînant des morts absurdes à bases de pieds de table ou de bras humains. C'en devient parfois même dégueulasses, autant avec le sang numérique que des maquillages vraiment malaisants. McKay sait autant s'amuser avec les vampires que les aliens, et ça fait bien plaisir. Nicolas Hoult est aussi un point fort car, en dépit de son personnage un point fade, l'acteur parvient à en tirer une certaine sympathie joliment combinée avec le potentiel meurtrier du personnage. Mais tout le reste du film me laisse méchamment de côté, Nicolas Cage compris. Parce que même si le neveu de F.F. Coppola prend indéniablement son pied à incarner le buveur de sang ultime, je trouve qu'il n'y va pas assez à fond, ça manque cruellement de surjeux. Un problème qui va de pair avec l'absence d'humour. Oui, le film n'est ironiquement pas assez drôle. La faute à la VF qui ruine le tempo comique, y compris celui de Cage ? Probablement, mais pas totalement. La thématique du patron abusif en la personne de Dracula, c'est très drôle dans l'idée, sauf que le film n'en fait pas assez et fait la grave erreur de réduire des scènes gores à immense potentiel à de vrais moments dramatiques, cassant complétement le rythme. C'est très frustant parce que si Renfield y était vraiment allé à fond, c'aurait aisément pu être un solide concurrent à Cocaïne Bear qui est (pour l'instant) le film m'ayant le plus fait hurler de rire en 2023 (Fast X ne compte pas). Ajouter à ça un personnage féminin pourri et cliché, saupoudré d'un déroulement prévisible à base de facilitées scénaristiques et de trafiquants de drogue pathétiques. Comme Dracula dans sa forme primaire, ça tient à peine debout tout ça et surtout, SURTOUT, ça empeste le film charcuté au montage (on dirait même qu'ils ont carrément dégagé un segment comédie musicale qu'on peut clairement apercevoir dans la bande-annonce).

Après, je me fâche pas trop. La grosse scène de baston dans la cour de l'immeuble est déjà dispo sur YouTube et ma salle de cinéma était complétement vide. Comme quoi pouvoir poser ses pieds sur le dossier d'en face, ça compense une semi-déception.