Resident Evil : Afterlife (2010) fut pénible à regarder. Comme ses prédécesseurs, j’ai dû le visionner en trois fois pour ne pas m’assoupir. Les choses vont de mal en pis en tout point, à croire que Paul W. S. Anderson s’est donné pour objectif de réaliser les films les plus infames possibles et de se mettre une grande communauté de fans à dos !
Si, au début, la continuité narrative est à peu près respectée, avec Alice (Milla Jovovich) et ses clones qui attaquent le QG d’Umbrella à Tokyo, après, le scénario, ou plutôt la narration, part en vrille. On le ressent lorsqu’elle se lance à la recherche de ses acolytes, en Alaska ; bien sûr, elle les retrouve, ainsi que d’autres survivants, et à partir de là, les personnages - qui sont sous-exploités - vont d’un point à un autre sans qu’on comprenne pourquoi, les évènements s’enchainent sans lien, ça tire, ça explose. Bref, c’est incompréhensible !
Du coup, j’ai vite compris qu’il valait mieux oublier la cohérence et « déguster » ce que le film a de mieux à offrir (je suppose) : les scènes d’action/de combat. Comme d’habitude, on en a la pelle, et - tenez-vous bien - celles de ce volet sont presque toutes… en slow motion ! Vous pouvez cligner des yeux que vous ne perdrez pas une miette de ce qui se passe, n’est-ce pas superbe ? Sans rire, il y a environ une vingtaine de scènes usant de cet effet et, souvent, elles n’ont pas lieu d’être. Le pire, c’est le bullet time ringard à la Matrix (1999) incorporé dedans (soupir) ! Puis comme si le plagiat n’était pas déjà suffisamment gênant, ils nous ont fichu un antagoniste (Shawn Roberts) qui ressemble à l’agent Smith, sans le charisme. Enfin, pour en revenir aux effets spéciaux, je comprends que le réalisateur ait voulu surfer sur le succès d’Avatar (sorti la même année) et s’approprier la 3D à son tour mais c’est d’un goût ! Immerger le public dans l’action, d’accord, le faire gerber devant l’action, ça en revanche…! Blague à part, la surutilisation de CGI prive l’ensemble de crédibilité et rend les scènes d’action plus pathétiques qu’autre-chose… à trois exceptions près. Par exemple, la scène de fusillade du début n’est pas trop mal ;
je ne sais pas vous mais moi, deux clones d’Alice qui tirent par rafales sur des ennemis tout en chutant sur une centaine de mètres, la tête en bas, je trouve ça à la fois cool et con. La deuxième scène que j’ai retenue est celle où Alice et Claire Redfield (Ali Larter) combattent un colosse armé d’une hache-marteau gigantesque. Et la dernière que j’ai appréciée est celle où l’héroïne saute du haut d’un toit avec une centaine de zombies à ses trousses (qui tombent bien évidemment à leur mort, n’étant pas attachés comme elle- lol). C’est tellement WTF que ça en devient génial !
En dehors de ça, le changement de statu quo autour d’Alice qui perd ses pouvoirs psioniques et redevient humaine était une bonne idée sur le papier. Cela aurait pu amplifier l’enjeu initial. Seulement, on n’en fait rien ! Sa personnalité ne gagne point en profondeur et elle survit même à un crash d’avion, donc à quoi servait ce changement ?
En somme, je ne retiens quasiment rien de positif de ce quatrième épisode, sinon, éventuellement, les trois scènes d’action que j’ai citées plus tôt, la continuité visuelle, la BO punchy, le doublage français (qui ne devrait même pas être considéré comme un atout du film mais au vu du niveau…). J’irais même jusqu’à qualifier Resident Evil : Afterlife (2010) de nanar débilitant, ridicule, insultant, excessif, ringard, lassant, illogique, plat et j’en passe. 2/10