malgré toute sa folie, n'a pas la véritable puissance de l'original

"Retour vers le futur, partie II" est un exercice de maladresse, une excursion dans diverses versions du passé et du futur qui est si déroutante que même les personnages essaient constamment de se l'expliquer. J'aurais dû apporter un grand bloc-notes jaune à la projection, afin que je puisse prendre des notes détaillées juste pour garder les lignes de temps droites. Et pourtant, le film est amusant, tellement il est tordu.

Toute histoire impliquant un voyage dans le temps implique la possibilité de paradoxes, qui ont fourni des intrigues aux auteurs de science-fiction pendant des années. Que vous arrive-t-il, par exemple, si vous tuez votre grand-père ? Que dites-vous si vous vous rencontrez? Dans une célèbre histoire de SF, un voyageur temporel dans le passé lointain marche sur un seul insecte et anéantit toutes les formes de vie du futur.

"Retour vers le futur II" est l'histoire de la façon dont les héros du premier film, Marty McFly et Doc Brown, tentent de manipuler le temps sans créer de paradoxes, et comment ils créent accidentellement un avenir totalement différent - celui dans lequel la mère bien-aimée de Marty est en fait marié à son ennemi répréhensible, Biff Tannen. McFly et Brown sont joués à nouveau cette fois par Michael J. Fox et Christopher Lloyd , les stars du succès au box-office de 1985, et ils ont non seulement fait "Part II", mais ont continué et filmé "Part III" en même temps. En effet, ce film se clôt sur une bande-annonce à venir pour le troisième volet, qui sortira l'été prochain. (Les amateurs de quiz peuvent noter que Russ Meyerest le seul autre cinéaste à terminer un film avec une bande-annonce.) Les conférences de scénario sur le tournage de ce film ont dû être complètement déroutantes, car le réalisateur Bob Zemeckis et l'écrivain Bob Gale ont essayé de se frayer un chemin dans le labyrinthe qu'ils avaient créé. Le film s'ouvre en 1985. McFly vient de rentrer de sa précédente aventure lorsque Doc Brown apparaît à nouveau dans ce De Lorean gonflé. Il est essoufflé d'urgence et veut que McFly le rejoigne pour un voyage en 2015, où absolument tout a mal tourné et où McFly est nécessaire pour empêcher son propre fils d'aller en prison.

Ce qui est amusant dans "Retour vers le futur, partie II", c'est la façon dont Christopher Lloyd, en tant que Doc, essaie à bout de souffle de comprendre ce qui se passe alors qu'il vole dans le temps en essayant de tout recoller. La faille dans le raisonnement de Doc, bien sûr, est son hypothèse selon laquelle il sait quelle est la chronologie correcte qui doit être restaurée. Comment sait-il que le « monde réel » du premier film n'était pas lui-même une chronologie alternative ? C'est un travail pour Dieu.

"Retour vers le futur 2", malgré toute sa folie, n'a pas la véritable puissance de l'original. L'histoire du film de 1985 a un vrai cœur: si McFly n'avait pas voyagé de 1985 à 1955 et s'était arrangé pour que ses parents aient leur premier rendez-vous, il n'existerait peut-être même pas. Le voyage dans le temps dans ce film impliquait sa propre confrontation émotionnelle avec ses parents à l'adolescence. "Retour vers le futur 2", de son côté, n'est principalement constitué que de folies et blagues loufoques. Mais à ce niveau-là, c'est amusant et parfaitement maitrisé. Il faut aussi constater combien la critique sociétale de l'ère Regan du premier se poursuit ici comme si Zemeckis avait deviné l'ère Donald Trump auquel Biff peut être aisément identifié.