Tourné à la suite du second volet au détriment de la santé d'un Robert Zemeckis alternant tournage le jour et montage la nuit, Back to the Future, part 3 reprend les choses à l'instant exact où nous les avions laissé, la temporalité d'une trilogie ayant rarement (pour ne pas dire jamais) été aussi courte... et étirée. Mouais, c'est compliqué.


Alors que le précédent film jonglait avec malice avec plusieurs époques, celui-ci fait le choix de se poser plus longuement à la lointaine époque du Far West, l'occasion évidemment de jouer avec les codes du western et ses figures les plus emblématiques, à l'image d'un Clint Eastwood dont le nom et la réputation sont détournées avec un second degré réjouissant.


Une approche moins folle, moins délirante, qui ne va pas sans causer une sérieuse baisse de rythme, le scénario faisant preuve de beaucoup moins d'imagination que précédemment. En comparaison des passionnantes possibilités du précédent film, Back to the Future, part 3 s'avère un brin pépère et moins palpitant.


Ce qui ne veut pas forcément dire que cet épisode est raté, bien au contraire. Bénéficiant toujours d'un soin évident apporté à la reconstitution, au casting, à la musique ou aux effets visuels, Back to the Future, part 3 fait le boulot, même si faute d'un script plus étoffé, la mise en scène de Zemeckis est plus efficace que réellement enthousiasmante.


Mais en ralentissant l'aventure, Back to the Future, part 3 permet aussi à ses personnages de souffler momentanément (même s'il subsiste une réelle menace), et de laisser entrevoir des facettes de leur personnalité que l'on ne soupçonnait pas. Si la tendance déjà connu de Marty McFly à partir au quart de tour à la moindre provocation trouve une finalité bienvenue, c'est surtout la romance entre Doc Brown et Clara Clayton qui apporte un plus à la trilogie.


Déjà parfait dans le rôle, Christopher Lloyd peut ainsi approfondir son personnage, transformer un scientifique un peu fou en héros romantique et réellement touchant. Sa partenaire Mary Steenburgen est elle aussi impeccable, tout comme le reste de la distribution, Michael J. Fox conservant sa fougue et son humour tout autant qu'un Thomas F. Wilson cabotin à souhait.


Bien qu'inférieur aux deux précédents volets, la faute à un rythme moins soutenu et à une intrigue peu transcendante, Back to the Future, part 3 reste la conclusion satisfaisante d'une trilogie inoubliable, qui, je l'espère du fond du coeur, ne connaîtra jamais de suite, reboot ou remake de mon vivant.

Gand-Alf
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ces films qui me donnent la pêche., Repliques cultes., Gand-Alf and Emma Peel's Excellent Bluraythèque., Amblin Entertainment. et Ca ferait un beau parking !

Créée

le 11 mai 2016

Critique lue 3.1K fois

34 j'aime

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 3.1K fois

34

D'autres avis sur Retour vers le futur 3

Retour vers le futur 3
Gand-Alf
8

Lost in Time.

Tourné à la suite du second volet au détriment de la santé d'un Robert Zemeckis alternant tournage le jour et montage la nuit, Back to the Future, part 3 reprend les choses à l'instant exact où nous...

le 11 mai 2016

34 j'aime

Retour vers le futur 3
Sergent_Pepper
7

Requiem in the steam

J’ai un bel avenir dans le passé : pour conclure sa trilogie, Zemeckis explore un nouveau pan du mythe américain : après les fifties du premier volet, l’inquiétude du futur dans sa suite, place aux...

le 25 mars 2017

30 j'aime

2

Retour vers le futur 3
Torpenn
6

Le passé composté

L’avantage de ne pas être au cinéma en décembre 1989 mais dans son lit vingt-quatre ans plus tard, c’est qu’on peut se manger la suite de l’épisode 2 dans la foulée… Alors, ça ne commence pas trop...

le 8 janv. 2014

29 j'aime

12

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

208 j'aime

20