A l'occasion du centième anniversaire de la révolution mexicaine, dix réalisateurs ont tourné dix courts-métrages pour célébrer l'évènement. Ces dix courts-métrages sont réunis dans le film Revolución, un film qui explore les résonances de la révolution dans le Mexique contemporain. Plus ou moins connus en France, tous sont des figures éminentes du cinéma mexicains et chacun apporte sa voix, son ton. Comme dans tous films collectifs, cela donne un film au rythme inégal, parfois drôle, parfois émouvant, parfois violent, parfois dur, et parfois un peu raté, il faut l'avouer. Néanmoins ces dix courts-métrages sont autant de fenêtres ouvertes sur un pays tourmenté et une cinématographie riche.

La révolution est présente sous des formes différentes dans tous les courts, soit personnelle, intime ou tout simplement référence directe à La Révolution comme dans 30/30 de Rodrigo Plá dans lequel le petits-fils de Pancho Villa est invité à une série d'évènements commémoratifs lors desquels il se découvre simple faire-valoir d'un politique en quête de réélection ou dans 7th Street and Alvarado de Rodrigo García dans lequel des fantômes de la révolution parcourent les rues de Los Angeles. Dans d'autres courts la révolution est une réminiscence, dans Ceci est mon royaume de Carlos Reygadas une fête de campagne dégénère en mini-guerilla ultra violente mais dont la rage n'est dirigée contre rien de particulier. Dans La Tienda de raya de Mariana Chenillo, c'est une pratique héritée d'avant la révolution qui est pointée du doigt : celle de payer les employés en bons valables uniquement dans le magasin. La protagoniste se retrouve donc bien embêtée quand il s'agit de payer son dentiste.

La variété de réalisateurs permet d'aborder un large éventail de thèmes et de formes : la religion et sa symbolique dans Lucio de Gael García Bernal, l'émigration et la relation à un pays abandonné ou même inconnu pour les enfants nés aux Etats-Unis dans A Notre bien-aimé de Patricia Riggen, la comédie romantique, le court expérimental... Dans l'ensemble il s'agit d'un joli hommage au Mexique et surtout d'une invitation à s'intéresser a son cinéma.
Queen-Bitch
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le 26 avr. 2011

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