Rheingold raconte l’incroyable ascension de Giwar Hajabi, jeune immigré kurdo-iranien, ancien criminel et trafiquant de drogue devenu Xatar, star et légende du rap allemand...
Avec Golden glove et In the fade, Fatih Atkin, réalisateur allemand d'origine Turc, avait respectivement heurté les âmes sensibles et les partisans du politiquement correct, allergiques à la loi du talion.
Avec Rheingold, le réalisateur narre le destin hors du commun de Giwar Hajabi alias Xatar, star du rap allemand et propriétaire de son label.
Pourtant, rien ne le préparait à ce destin....
Le parcours surprenant et romanesque d'un jeune kurde de bonne famille
Giwar Hajabi est le fils d'un directeur d'orchestre classique et de sa femme musicienne, tous 2 kurdo-iraniens.
Contraints de quitter l'Iran en 1977, tombée sous la main de fer des Mollahs, les Hajabi s'exilent en Irak où, soupçonnés d'espionnage, ils sont fait prisonniers et persécutés, les parents de Giwar sont torturés. Au carrefour de 4 pays (Iran, Irak, Turquie et Syrie) qui leurs dénient tout droit à créer leur propre patrie, la minorité kurde est régulièrement persécutée, ses ressortissants souvent contraints à l'exil.
Les Hajabi finissent par trouver asile en France puis en Allemagne.
Au contact de la jeunesse turbulente des quartiers , Giwar qui se destinait à la musique classique "s'encanaille" et traficote. Il se fait tabasser par des petites frappes qui lui dérobent la drogue qu'il deale au bahut. Entre temps, son père, chef d'orchestre en Allemagne, quitte sa famille pour une musicienne plus jeune. Désabusé, Giwar "lâche" rapidement l'univers feutré de la musique classique pour se mettre à la boxe et à la musculation (ce qui lui permet de "châtier" les petites frappes qui l'ont agressé...), s'orienter vers le trafic de drogue et faire du rap. Pris en flagrant délit et condamné à de la prison ferme pour trafic de drogues, c'est transfiguré (Crâne rasé et body buildé) qu'il quitte l'Allemagne pour les Pays Bas où il profite de l'aide d'un cousin fortuné et de la diaspora du grand banditisme local. Alors que tout semblait lui sourire, il se retrouve empêtré dans une histoire de cocaine détruite qui l'oblige à improviser un braquage risqué qui se soldera pour lui et ses complices, par un nouveau séjour dans les geôles germaniques après un passage douloureux par les prisons syriennes.
Tu es le diable!
Xatar "retombe toujours sur ses pieds" et à sa sortie de prison, il "perce" dans le milieu du rap allemand grâce à un titre autobiographique enregistré clandestinement durant sa captivité. Il devient rapidement millionnaire. L'incarcération de Xatar jette cependant l'opprobre sur sa famille, son père toujours directeur musical, se retrouve sans cachets.... En dépit de son passé tumultueux, Xatar parvient à conquérir le coeur de Sherin, jeune immigrée iranienne, croisée lors de son arrivée en Allemagne lors d'un coup de foudre réciproque. Cette dernière, au courant de ses écarts et ayant commencé des études de médecine avait pourtant repoussé ses avances....Il vit aujourd'hui avec Sherin et sa famille en Allemagne au bord du Rhin.
Rheingold est un biopic plutôt agréable à suivre, même pour les spectateurs appréciant peu le rap, dont le héros n'a jamais "froid aux yeux". Parfois victime de l'infortune et de coups du sort, le sulfureux Xatar finit toujours par tirer son épingle du jeu....
Allégorie devenue réalité, Xatar a finalement mis la main sur l'or du Rhin gardé par des femmes sirènes, celui qui avait donné son titre à l'un des opéras de Richard Wagner.
Trailer
Ma note: 6/10