Une chose est sûre : j’aime Riddick et son univers. J’ai de la sympathie pour Pitch Black mais ce sont surtout Les Chroniques de Riddick qui m’intéressent dans la mesure où elles mettent en place un univers de science-fiction vraiment badass et intéressant. Originalement prévues pour être une saga, l’histoire a voulu que les fameuses Chroniques soient un bide sans suite. Twohy engage donc son nouveau film Riddick vers quelque chose de moins ambitieux, une sorte de retour aux sources vers Pitch Black tout en étant la suite plus ou moins directe des Chroniques.

Riddick s’ouvre sur une séquence vraiment très réussie. On est complètement dans ce qu’on qualifie de « man versus wild ». Enfin là c’est carrément « man versus cosmic-space-shit-wild ». Mais c’est vraiment prenant, le personnage de Riddick est viscéral, plutôt silencieux, bref, badass à souhaits. Lorsque j’avais vu la bande-annonce, une des premières choses qui m’avait choqué était l’esthétique du film. En fait ça n’est pas si choquant que ça. Riddick s’assume formellement complètement dans son univers. Ces couleurs écrasantes ne font d’ailleurs que renforcer l’atmosphère de cette première partie du film : toute la planète en veut à Riddick. J’ai trouvé cela très intéressant que l’enjeu premier soit très simple : aller d’un point A à un point B avec un monstre qui bloque le passage entre les deux. A noter d’ailleurs un bestiaire assez sympathique.

Malheureusement, le film n’en reste pas vraiment là et se perd ensuite dans une chasse à l’homme tout ce qu’il y a de plus classique avec des mercenaires. Certains sont un peu gentils, d’autres sont bien méchants, on connait la recette. Au fur et à mesure de l’avancement du film on revient de plus en plus vers Pitch Black jusqu’à quasiment remaker le film dans le dernier tiers. Si se rapprocher de l’esprit Pitch Black est éventuellement intéressant, se retaper le même film l’est un peu moins. Ca n’est pas désagréable, mais la scène d’introduction promettait vraiment de très chouettes choses. Twohy perd ses enjeux en cours de route, tant avec ses mercenaires qu’avec des scènes un peu balourdes entre Riddick et son chien-cosmique apprivoisé. On se perd dans des caractérisations de personnages peu intéressantes ainsi qu’un rythme pas vraiment constant entre lesquels surgissent des « pics » d’efficacité : telle séquence réussie ou telle autre qui vient s’insérer entre deux séquences bien molles. Dommage. Et puis Riddick parle un peu trop, jusqu’à même parfois en perdre sa voix ultra-grave. Re-dommage.

Néanmoins, ces paramètres demeurent « simplement » une baisse de niveau comparé à l’introduction mais peuvent rester tout de même sympathique. En revanche, la fin, c’est autre chose. Comment peut-on rater ainsi la fin d’un film Riddick ? C’est tellement hors-propos, inadéquat au personnage de Riddick et à son univers qu’on peut se demander ce que Twohy avait dans la tête. Surtout que la fin des Chroniques était vraiment réussie, complètement badass et laissait entrevoir un avenir vraiment intéressant. Dans des flashback, Twohy laisse entrevoir ce qui a fait suite à la fin des Chroniques mais j’ai trouvé cela un peu décevant.

En fait je ne sais vraiment pas trop quoi penser par Riddick. J’ai été vraiment enthousiasmé au début puis à d’autres reprises dans le film avec quelques séquences qui fonctionnent vraiment bien, des petites trouvailles de mise en scène à droite et à gauche, un Vin Diesel dans le seul rôle lui permettant d’être charismatique… On sent régulièrement le petit budget du film laissant apparaitre moult trucages (enfin après je n’ai pas trouvé que ça gênait outre-mesure la lecture du film) ou encore des petits gadgets un peu étranges (étonnant de retrouver dans ce futur des armes modernes conventionnelles qui font des bruits d’armes du futur). Dans l’ensemble je dirais que c’est un film agréable mais bien trop inégal. Néanmoins, j’ai quand même vraiment aimé les quinze premières minutes, alors rien que pour ça je suis gentil. Reste à croire désormais que les meilleures adaptations de l’univers de Riddick demeureront en jeux-vidéo comme put l’être le très très bon Escape from Butcher Bay.

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le 18 sept. 2013

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Lt Schaffer

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