Ridley Scott, Maximus, le gigantisme de Kingdom of Heaven, Robin des Bois... Un mélange qui fait rêver. Hélas un rêve bien amer qui laisse un gout de franche déception. On espère y trouver la mise en scène de Kingdom, le charme du gladiateur et l'intensité promise par la filmographie du réalisateur mais au final il faudra se contenter d'un château tristounet, d'un champ de boue, d'un héros absent et d'une immersion alternative. En avant pour la descente en flèche (\o/).

Déjà c'est pas Robin des Bois. C'est Robin longstride, mais ca on s'en fout, c'est surtout Robin "avant" des bois. Le partit pris est que l'on va nous raconter les débuts de Robin des bois, une sorte de prequelle à Errol Flynn, le pourquoi du comment en quelque sorte. Pourquoi pas, bien que pour ma pars j'ai toujours trouvé les prequelles plus frustrantes qu'autre chose. D'autant qu'ici, le réalisateur à la maladresse de nous rêveler la chose qu'à la toute fin, après nous avoir laissé dans le doute quand au pourquoi d'une telle histoire. Sans raconter l'histoire du film, la partie qui m'a le plus choqué de ce côté là, c'est le manque de crédibilité de la chose, d'autant plus forte que le film se veut "dur" et "réaliste" dans son traitement des batailles. Arrive donc Robin Longstride, un simple archer comme tant d'autres dans l'armée anglaise, qui par moultes péripéties va prendre la place du seigneur de Locksley et se battre à l'épée durant la majeure partie du film tel un chevalier accompli. Passons sur le fait que la maitrise de l'épée pour faire face à des chevaliers rompus à la guerre demande bien plus qu'une simple formation d'archer long. Ce qui est malheureux pour le spectateur, et pour le film, c'est cette absence du Robin des Bois que l'on connait. Car le personnage, bien que le contexte tant à camoufler la chose, est bel est bien un super héros dans la conscience commune. Alors pourquoi nous offrir, et seulement dans les dernières minutes, ce Robin des bois que l'on à attendu tout le film?! Le tir parfait, les moqueries (la flèche pour clouter l'avis de recherche) les provocations etc etc.
Le plus dur à supporter étant principalement l'abscence totale du héros ! En effet, mis à pars quelques passages lassants aux dialogues plus que moyens, notre cher Robin fais des apparitions aussi sporadiques qu'insignifiantes, et son personnage ne reste qu'un nom jamais travaillé, jamais approfondi.

Alors oui, on peut revisiter un mythe, un genre, une légende, mais on ne peut pas se permettre autant d'approximations. Tout en devient insupportable et sans aucune crédibilité : Lady Marianne au combat, les enfants sauvages sur poneys contre l'armée française, "l'adoption" trop facile de robin, les second rôles de petit jean, will scarlett et frêre tuck, ces derniers étant les exemples parfaits du cliché fatiguant. Tout cela donne un arrière gout du "Roi Arthur" d'Antoine Fuqua.

Pour ce qui est de l'aspect épique que l'on pouvait attendre après Kingdom of Heaven, là encore c'est la surprise et la consternation. Paysages sans saveurs, décors en carton pâte, panoramas... inexistants. Les batailles, que ce soit les 200 types qui s'attaquent à un château français de 50m² au début du film ou la grande bataille finale qui rassemble 300 soldats à tout casser, sont plus fatigantes qu'autre chose. Il n'y a pas d'intensité, pas de grandiose. Quand les Français, menés par le roi de France Phillipe II en personne débarque en Angleterre pour envahir le pays, il ramène cent fantassins et dix cavaliers. On y croit pas une seule seconde et il aurait mieux fait de continuer à manger des huitres dans un trou perdu de bretagne (véridique).

Tous ces problèmes font que l'on décroche constamment et que l'immersion s'en retrouve profondément marquée.

Que reste-t-il à sauver? Le prince Jean, bien qu'imparfait, est très intéressant et sait surprendre par ses réactions et décisions, jusqu'à ce qu'il se retourne contre Robin sans autre explication que d'essayer de rattraper l'histoire connue de tous dans les deux dernières minutes du film.
Cate Blanchett intéressante aussi, mais too much quand elle commence à tirer à l'arc ou à se battre à l'épée.
Mark Strong très sympa aussi, mais en VO uniquement.

Pour conclure voila l'impression générale que j'ai eu du film : Ridley Scott aurait du transposer le récit dans un contexte militaro-moderne. La seconde guerre mondiale (pour le débarquement) ou une invention pure, et à ce moment la, toute la mise en scène et l'impression générale aurait sonné moins faux, car ici, que ce soit les décors, les répliques ou le ton, rien ne sonne moyenageux.
Panda
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le 16 mai 2010

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