Robocop 2 reprend la recette gagnante du premier opus dans ses premières minutes en nous dépeignant une société toujours aussi violente. Le film semble même aller encore plus loin dans son propos puisque chaque coin de rue semble cacher un truand en puissance. On se prend à croire à ce nouveau projet mais si la critique est toujours bien présente, elle est bien moins maitrisée et s’efface progressivement au détriment d’un divertissement correct mais sans saveur. On y retrouve pourtant la grande compagnie crapuleuse qui tente de mettre la main sur la ville de Détroit cependant la réflexion autour de la technologie est moins creusée pour laisser sa place à un enchaînement de fusillades. S’ajoutent pourtant de nouveau thèmes comme la corruption politique ou encore la délinquance juvénile mais encore une fois le film ne fait qu’effleurer ses sujets et ne parvient pas à les intégrer intelligemment au cœur de son récit. Le métrage préfère assurer ses scènes d’action et sur ce point on peut dire qu’il assure le spectacle, cette suite regorge de passages explosifs. Il faut souligner l’absence de Paul Verhoeven derrière la caméra et cela se ressent à l’écran. La critique passe au second plan, le film se focalisant davantage sur le côté divertissement et perd ainsi de sa profondeur qui apportait de l‘épaisseur au premier film. C’est pourtant Irvin Kershner qui prend la place du metteur en scène, celui qui nous a offert le volet le plus le plus célèbre de la saga Star Wars avec l’Empire contre-attaque ne parvient pas à atteindre la même réussite. Il assure le nécessaire mais semble ne pas avoir compris l’essence du premier film en exploitant sans grand génie ce qui faisait son sel à l’image par exemple du traitement des médias qui devient ici plus risible. On retrouve Peter Weller dans le rôle du RoboCop mais son jeu témoigne d’une maitrise en berne, l’acteur semble moins impliqué, plus pataud, de plus son personnage est bien moins mis en valeur par la mise en scène de cette suite se transformant parfois en une caricature de lui-même. Que dire du reste du casting, on frôle la sortie de route avec des acteurs en roue libre parfois affligeants souvent ridicules. Il y a pourtant des signes encourageants à travers le traitement du personnage principal vu comme un produit marketing par ses créateurs qu’il faut remplacer afin de séduire le grand public. Il fait face ici à un nouveau gang qui a lancé une nouvelle drogue dans les rues de la ville mais aussi à la corruption de cette compagnie caricaturale incarnée par une femme d’affaires vénale qui cherche à le remplacer par une nouvelle version. Si le thème de la confrontation entre l’homme et la machine est vite abordée, elle tombe elle aussi dans l’oubli au fil des minutes. Si on met de côté l’histoire principale, plusieurs des réflexions sont même laissées en suspens. Que dire de la musique, beaucoup plus anecdotique de la partition de Basil Poledouris qui a lui aussi laissé sa place et qui n’arrive pas à apporter du rythme à un film qui en manque cruellement. En effet, si le métrage propose des séquences d’action plutôt réussis, en parallèle on nous sert des passages qui trainent en longueur et qui peinent à nous convaincre. Il y a également un soupçon de légèreté dans certaines scènes qui ont tendance à déconcerter le spectateur et qui contredisent cette volonté d’instaurer un monde violent. Une maladresse qui souligne la faiblesse du scénario que l’on doit pourtant à Frank Miller, écrivain de comics populaire que l’on retrouve derrière des histoires comme le fabuleux Sin City ou bien encore le péplum graphique 300. RoboCop 2 n’est pas une mauvaise suite mais elle est loin de retrouver la saveur du premier volet et constitue un film d’action banal malgré quelques moments inspirés et ce n’est pas sa conclusion qui saura nous convaincre.