Après avoir réalisé quelques court-métrage et avoir été l’assistant-réalisateur de Hong Sang-soo, Lee Kwang-Kuk signe son premier long avec Romance Joe (2011). A l’image de son mentor, le cinéaste place au centre de son histoire un réalisateur en panne d’inspiration...


Entre fiction et réalité, Romance Joe commence comme un film dans lequel il est difficile de s’immerger. L’imbrication des différentes histoires établissent une toile d’araignée qui fera sens à mesure que le film avance. Le cinéaste joue de la poupée russe filmique tout en ouvrant des portes avant de les refermer pour en ouvrir encore. Lorsque les récits se posent enfin et parviennent à créer leur propre identité, le film offre un spectacle sympathique mélangeant humour, situations cocasses, personnages torturés,… le tout dans une certaine légèreté. Une légèreté aux vapeurs d’alcool qui compose un ensemble au rythme plaisant, souvent drôle même dans les situations délicates (suicide,…). Lee Kwang-Kuk aime à jouer avec sa narration en jonglant avec ses personnages auxquels on s’attache vite. Ces derniers sont d’ailleurs admirablement campés par les acteurs. On retiendra notamment le bagout du jeune acteur dans le bar. Les prestations servent admirablement le ton général du film, à la fois décalé et fantaisiste. Si le film demande un petit effort de concentration, il est au final agréable à suivre. On s’amuse à comprendre et découvrir les tenants et aboutissants des différents récits narrés par nos protagonistes.


Visuellement réussie, la mise en scène de Lee Kwang-Kuk s’apparente à une poésie remplie de sensations diverses.


Si par certains aspects l’œuvre se rapproche beaucoup de l’univers de Hong Sang-soo, Lee Kwang-Kuk parvient tout de même à insuffler une touche propre riche en émotions. Il fait de Romance Joe un voyage délicieux et ludique, redéfinissant la relation conteur/public.


(écrit avec Diana sur : http://made-in-asie.blogspot.fr/2012/11/romance-joe-lee-kwang-kuk.html)

IllitchD
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le 30 janv. 2014

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