Très beau documentaire . Plus qu'un portrait en profondeur de cet orchestre, considéré comme l'un des meilleurs du monde, le film s'attache surtout à un thème : la passion de la musique, et ce qu'elle représente. Ceci aussi bien pour ces musiciens professionnels que pour le public, ici à travers des portraits souvent touchants, voire très émouvants (notamment avec Sergei Bogdanov, le Russe, qu'on voit essuyer une larme à la fin d'un concert). Le film contient aussi des moments plus intimes (le coup de fil d'un musicien à son fils, ou la conversation par Skype d'un autre avec sa famille), et propose (surtout dans la séquence sud-africaine, où l'orchestre va à la rencontre du jeune public, lors d'un concert pédagogique) une découverte des pays visités (C'est un peu dommage que le distributeur français n'ait pas choisi de garder "autour du monde en 50 concerts", qui correspondait bien à ce propos). Il y avait là de quoi faire une série documentaire...
Musicalement, c'est superbe (ce qui était attendu, compte tenu de la réputation de l'orchestre ), mais frustrant , parce qu'on n'a que des extraits(ça donne envie d'écouter ou de réécouter les œuvres en question). Les morceaux sont tous indiqués sur le générique de fin, mais ça passe trop vite, on n'a pas le temps de tout retenir, notamment le nom des solistes (dans les extraits comportant des passages chantés). Une large place est faite à Mahler, dont cet orchestre est depuis longtemps un grand spécialiste (ce sont d'ailleurs ses enregistrements qui illustrent le Mahler de Ken Russell).
On aurait aimé en savoir plus sur cet orchestre, son histoire, et même sa salle à Amsterdam, à la disposition assez particulière : les solistes arrivent des coulisses non pas par les côtés de la scène, comme dans n'importe quelle salle, mais en descendant un escalier (c'est ce à quoi fait allusion quelqu'un , au début du film , en disant qu'il joue du piano, et qu'il a descendu l'escalier pour jouer un concerto de Rachmaninov -dans un concert interprété par des amateurs). C'était toutefois un peu hors-sujet , compte tenu du propos du film.
NB Au début du film, un des percussionnistes parle du coup de cymbales qu'il doit donner dans une symphonie de Bruckner (sa participation , pour une œuvre qui dure 1h30, se limite à ce coup de cymbales) : je n'ai pas pu m'empêcher de penser au concert dans l'Homme qui en savait trop (les deux versions, 1934 et 1956), même si chez Hitchcock il s'agit d'une œuvre composée pour le film de 1934 et reprise pour la séquence du concert dans le film de 1956.

Créée

le 12 sept. 2021

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