Rush
7.2
Rush

Film de Ron Howard (2013)

En bon fan de sports mécaniques que je suis, j'ai pleuré quand j'ai vu "Driven" et "Jours de tonnerre". Ni à cause de l'émotion ni parce que j'épluchais des oignons, mais tout simplement parce que - comme 90% des films de bagnoles - c'est à des années lumières de ce qui fait l'essence (sans jeu de mot) de la course automobile.
Autant dire que je n'allais pas voir Rush sans quelques appréhensions, mêmes si les quelques images des différents trailers semblaient rassurantes. Au final, je suis sorti en poussant un "ouf" de soulagement ...

A votre droite, Lauda. Autrichien, narquois et bosseur. A votre gauche, Hunt. Anglais, populaire et désinvolte. L'eau et le feu, le chaud et le froid, le pif et le paf (... pardon). Rush, c'est avant tout ça. L'histoire - authentique - de la rivalité entre deux grands champions des années 70 que tout oppose, tant dans la conception de la course que dans celle de la vie.
Alors certes, on peut avoir des réticences à aller voir un film qui se passe à une autre époque, sur une discipline que l'on ne connais pas forcément et avec des héros dont les noms vous évoquent ceux d'une danseuse burlesque et d'un agent spécial. Pourtant il s'agit sans doute de la période la plus intéressante de la Formule 1, la vraie, celle pleine de crasse et de cambouis, avec ses mécanos hippies, ses pilotes fumeurs ou alcooliques et ce fantôme de la Mort qui déambule dans les stands en se frottant les mains. On est très loin de la F1 moderne, professionnelle et aseptisée, et l'intérêt du film en est décuplé.
On assiste donc à la rencontre et à l'ascension de Niki et de James, dans la rivalité et le mépris le plus total, jusqu'à leur lutte pour le titre 1976, l'un pilotant pour Ferrari et l'autre pour McLaren (les deux plus grandes équipes de l'histoire de la F1, elles aussi ... Rivales !). Les scènes de course sont finalement assez peu nombreuses (un eu trop même) et un peu brouillonnes mais suffiront largement à combler les néophytes du genre. Pour une fois, on ne tombe pas dans la surenchère et dans le ridiculement spectaculaire, ce que je ne peux que saluer. Dommage que cette intention n'ai pas été réservée à l'immersion des pilotes sur la grille de départ , à l'engouement des commentateurs ou aux passages aux stands (d'une lenteur pas vraiment élogieuse pour les mécanos).
Malgré tout, cela n'entache pas la qualité de ce film, qui à le mérite de mettre ENFIN le doigt sur les choses importantes liées à la course : Le rapport au danger, la façon dont les pilotes l'interprète (là aussi Hunt et Lauda sont diamétralement opposés, entre rationalisation ou risques et détachement ou émotion) , leur façon frénetique de toujours vouloir aller plus loin et cette détermination quasi-inhumaine qui les distingue (magnifiquement illustrée par la douleur atroce contre laquelle Lauda lutte pour retourner au plus vite à l'abattoir, n'ayant pas réussi à finir le travail la première fois).

Au final, de très belles images, une bande son efficace, une bonne dose de sarcasmes et une immersion dans le quotidien de la vie des pilotes qui vous fera nécessairement, fan ou non, les admirer un petit peu plus qu'en entrant.

Et vous, jusqu'où êtes-vous prêts à aller pour vivre votre passion ?
A_Lem
8
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le 29 sept. 2013

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