Is it the boobs you don't like? Because I can make them... bigger.

Jurassic World, Les 4 Fantastiques, Les Indestructibles 2… Voilà la tendance des derniers blockbusters : les suites de classiques ou des reboot sortis de nulle part… Si Westworld renaît enfin de ses cendres grâce à HBO, ce ne fut pas du tout le cas de Ghostbusters, rebooté cet été. L’annonce du reboot a eu l’effet d’une bombe pour les internautes, et on se souviendra avec horreur toute cette haine que le projet s’est attiré avant même qu’une première bande-annonce ne soit disponible… Pourquoi ? Parce que le cast était entièrement féminin, ce qui ruine notre enfance, bien sûr. Ghostbusters 2016 était déjà condamné, et son sort fut scellé une fois la dite bande-annonce dévoilée… Le trailer du film est la vidéo la plus détestée de YouTube !!


Les personnages sont limités à un trait de leur personnalité, et pour citer l’excellente vidéo Honest Trailers (Screen Junkies) : Chacune représente un comic relief : Erin est le « awkward comic reflief », elle est toujours dans l’embarras, elle est maladroite et parle sans réfléchir. Holtzmann est le « random comic relief », elle sort de nulle part, fait n’importe quoi et est complètement timbrée. Patty est le « down-to-earth comic relief » parce qu’elle reste ancrée dans sa réalité, se préoccupe que la voiture de son oncle et… C’est tout. Enfin, Abby est le « physical comic relief », c’est toujours sur elle que ça tombe… Littéralement.


Aussi, l’antagoniste du film est bourré de clichés, et il est complètement oubliable. Impossible pour moi de vous dire son nom.


C’est lourd, c’est répétitif et ce n’est pas toujours drôle. Si le cast avait été masculin, le film ne changerait pas d’un pouce parce qu’il reste très mal écrit. Le seul mérite que peut avoir ce reboot, c’est de remplir d’admiration le regard des petites filles…


Avec mon regard d’adulte, le film a pu me surprendre et certaines répliques montrent bien toute la misogynie dont souffre les femmes.


« This is what you’re wearing ? » Voilà ce que les collègues masculin d’Erin lui reprochent, sa façon de s’habiller. Plus tard dans le film, elle emploie le terme « Ass Kissing » pour son travail. Elle a littéralement fait « la léche cul » pour obtenir son emploi parce qu’elle était une femme.


Encore une fois, quand l’équipe de chasseuses de fantôme est médiatisée, un homme dit « Ain’t no bitches are gonna fight some ghosts ! », leur statut de femme est clairement attaqué, c’est insultant. En parlant d’insulte, on entend aussi « You shoot like girls ! » … Et pourtant, ça s’arrête là. Des micros-messages cachés dans de l’humour déplacé. Ce n’est qu’un exemple, mais tout les bons éléments de ce style sont vite expédiés, même difficile à entendre pour les enfants.


Potache. C’est le mot qui caractérise au mieux le film. Oui, les blagues de prout font rire tout le monde mais voilà, l’humour du Ghostbusters 2016 n’ira jamais plus haut. Jamais le film ne se prend au sérieux. La ville est envahie de fantômes, mais ce n’est pas un enjeu réel pour le spectateur et les personnages. Le film est une série de gag (souvent les mêmes en plus), et on ne développe aucun enjeu. L’écriture, toujours et encore le problème du film.


D’ailleurs, l’utilisation de la 3D laisse à désirer… Oui, les effet « hors bande noires » peuvent être sympathiques en cinéma, mais déjà qu’on a du mal à rentrer dans l’histoire, c’est un détail qui gêne beaucoup…


Un autre problème du reboot, c’est qu’il tient à se démarquer des originaux mais qu’il ne peut pas s’empêcher d’y faire référence. La voiture Ecto-1, incontournable, mais la moto Ecto-2 ?! Le film se dit différent mais fait tout pour ressembler aux films sources, mais rien ne fonctionne. Pourquoi mentionner Zuul dans une scène après générique ? Pourquoi faire venir l’ancienne équipe dans des rôles oubliables ? Quel est l’intérêt des caméos, ci-dessous, du Marshmallow Man Stay Puft et de Slimer, si ce n’est du fan-service raté ?


Ghostbusters 2016 est oubliable et sans intérêt. L’intention d’un reboot est louable, mais ça ne fonctionne pas. Le cast féminin n’en est pas la raison principale, et c’est tant mieux. Au final, rassurez-vous, le reboot ne ruine pas votre enfance (Oui, c’était l’argument majeur contre ce film.) parce que personne ne s’en souviendra. C’est sûrement rassurant pour les classiques, mais en même temps Ghostbusters 2016 laissera un impact sur la saga juste à cause du personnage d’Holtzmann, qui a su conquérir le cœur de tout le monde. Oubliez le reboot, souvenez vous d’un personnage, et passez à autre chose.

ElsaRidley
4
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le 24 oct. 2016

Critique lue 215 fois

Emilie Barraud

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