Il n'y a pas à tortiller du pack de proton, après une introduction du tonnerre où un personnage culte est iconisé comme jamais, cet Héritage souffre d'une narration archi-laborieuse durant sa première heure: Quasiment chaque gadget a droit à une séquence de (re)découverte lui étant uniquement dédié, donnant lieu ensuite à des dialogues dans lesquels les personnages expliquent aux absents de la séquence précédente la dite trouvaille (ou événement). A ce titre, l'ensemble donne souvent l'impression de jouer la montre en partant dans de l'explicatif et du redondant pour pas grand-chose (même si, on se dit la vérité, le mixage son lors de l'allumage du pack fait son effet nostalgique).
Dommage aussi coté inventivité: Le film ne propose pas sa propre Mythologie, il reprend celle du premier, en modernise les CGI et se fait plaisir niveau guest stars (hors franchise), mais reste dans le délire Maître des Clefs/Cerbère de la Porte sans sucre ajouté au point que les reproches concernant la présumée paresse d'écriture d'S.O.S Fantômes 2 n'auront potentiellement plus lieu d'être après le 3: Le Fléau des Carpates, les frères Scoleri, le Slime, la statue de la liberté... Autant de fantaisies que ne se permet pas cet opus, troquant Bouffe-Tout par un Mâche-Tout (au design proche de la gamme de figurines Kenner) demeurant la seule créature originale du métrage à avoir un minimum d'importance sur trois (L'une des deux autres étant une version soft du chauffeur de taxi du premier).
Cependant, la caractérisation des nouveaux personnages est proche du nickel: Il y a de l'alchimie, du répondant, de la romance ce qu'il faut et un humour qui fonctionne majoritairement du tonnerre (seule l'émotion sonne parfois un peu factice). Probablement l'un des aspects le plus soigné et plaisant du métrage, contribuant pleinement à sa bonne ambiance.
Mention aussi pour le nouveau lieu d'action: Si Summerville est aussi inexploitée qu’impersonnelle, en plus d'être avare en figurants (la séquence du Wallmart vide en quelques secondes...), le décor de la ferme (et son utilisation) apporte son cachet graphiquement, avec cette grange au toit effondré, la colline visible de la fenêtre, les cachettes secrètes. Un nouvel apport top.
Et puis il y a le fan-service qui tourne presque à pleine puissance ("presque" car le deuxième film semble avoir été effacé de la réalité...): les musiques d'ambiance sont reprises, il y a des clins d’œils qui passent du plus évident au plus pointu et, bien entendu, des surprises du chef qu'ils seraient dommage de spoiler... Amusant aussi de voir des références, directes ou non, à d'autres œuvres cultes de la pop-culture des 80's (dont la diffusion d'un film horrifique en arrière-plan, qui ne manquera probablement pas d’interpeller les fanas d'horreur de par son montage, ou encore un personnage pro dans les excellentes blagues nulles comme le Shane Black de Predator) au point que si quelqu'un s'est déjà demandé ce qu'aurait pu être un Ghostbusters produit par Amblin, ce film en soit probablement la réponse la plus concrète.
Un digne héritier, mais timide, mais digne, mais timide...
PS: Pas la peine de se précipiter, bousculer ou écraser les autres spectateurs pour sortir de la salle, il y a deux séquences mid/post-générique.