Les critiques de leur temps ne s'étaient pas trompés, Pasolini a tout simplement montré ses fantasmes et sa vie sexuelle dérangée. Il est le premier à oser exhiber ses mœurs, alors que ni Sartre, ni Simone de Beauvoir, couple ô combien pervers, ni Yves Saint Laurent et son compagnon pédophile Pierre Bergé, n'ont osé cela. Ils ont tous fui dans leurs horreurs, s'activant soit par de nouvelles forces de lois, soit par leurs immenses fortunes, soit par leurs œuvres artistiques savamment cachées. Après tout, Léonard de Vinci était bien un pédophile condamné par l'Inquisition, en fuite toute sa vie et exposant ses perversions dans des sourires androgynes.
Le film est lourd de ce malaise qui s'installe vite. De quoi parle-t-il ? Du nazisme en apparence, mais alors il n'y a aucun scénario ; ou de sa vie intérieure et tout devient limpide. Divan de psychanalyse ce film ? Même pas. Pasolini n'a fait que mettre l'art au service de la pornographie à une époque où elle était invisible encore. À revoir ce film aujourd'hui, plus aucun doute ne subsiste, Pasolini était un pervers sexuel qui a osé profaner le 7e Art. Autant voir les grands réalisateurs du Porno, José Benazeraf en premier, qui ont fait leur métier, plus honnêtement en affichant ce que c'est. Il faut alors revoir toute l'œuvre de Pasolini sous sa vision, il lui était impossible de se déconnecter de ses vices puisqu'il a tout avoué et profané. Ainsi "L'Évangile selon saint Matthieu" est bien athée comme il l'a toujours dit. Salo ou Salaud ?