Logé en haut d'une des tours faramineuses de Londres, dans un appartement relevant à la fois du cocon et de la prison, Adam entreprend la rédaction d'un livre inspiré de son enfance, remuant un passé très lourd, celle d'un jeune marqué par son homosexualité, encore taboue à l'époque.

Homme sensible et discret, il prend régulièrement le train pour retourner dans la maison de son enfance, dans laquelle l'accueillent toujours ses parents, morts dans un accident de voiture lorsqu'il avait 12 ans. Un décor à la fois chaleureux et glacial, car figé dans un passé plein d'actes manqués et de non-dits. Sa seule interaction est avec son voisin, habitant deux étages en dessous, Harry, également paumé, gay, qui semble lui redonner goût à la vie.

Le film, d'une sensibilité incroyable, est porté par des personnages à vif. Le thème de l'homosexualité est traité avec beaucoup de finesse: le va et vient dans le passé d'Adam permet de faire un parallèle, si ce n'est une comparaison avec les progrès de la société quant à l'homosexualité, perçue avec moins de tabou et plus de bienveillance.

Une nostalgie ne cesse de planer sur le film, avec un personnage principal qu'on comprend névrosé, jusqu'au twist final percutant et déconcertant.

Les dialogues entre Adam et ses parents sont forts, mis en valeur par une bande originale finement choisie, apportant un peu de douceur dans ce film assez pesant. On en ressort émotionnellement lessivé.

Nuwanda_dps
7
Écrit par

Créée

le 26 mars 2024

Critique lue 12 fois

1 j'aime

Emilie Rosier

Écrit par

Critique lue 12 fois

1

D'autres avis sur Sans jamais nous connaître

Sans jamais nous connaître
Yoshii
9

Lettre d’un petit garçon à ses parents

Chère maman, Hier au cinéma, ou peut-être était-ce chez moi le jour d'avant, j'ai vu un film, enfin quelque chose qui ressemble à ça. J'ai beaucoup aimé. Ou peut-être pas du tout... Je ne sais plus...

le 9 févr. 2024

55 j'aime

8

Sans jamais nous connaître
Sergent_Pepper
7

Strangers in the write

Cinéaste assez rare et discret (son dernier et très réussi La Route Sauvage date de 2018), Andrew Haigh affectionne les portraits tourmentés et les individus marqués par l’épreuve du temps et des...

le 19 févr. 2024

53 j'aime

2

Sans jamais nous connaître
Archimede1105
3

Du vide et des synthés

Je n'ai absolument pas accroché. Disons que c'est un film sur le deuil où, sous couvert d'un petit vernis un peu fantastique, tout est traité de manière extrêmement frontale et simpliste, et il n'y a...

le 15 févr. 2024

37 j'aime

10

Du même critique

Tralala
Nuwanda_dps
8

Tralala dans l'air

La scène d’ouverture donne le ton magique car enivrant de "Tralala" : la poussière d’un squat miteux près à être démoli qui devient poussière d’étoiles et source d’inspiration pour une prochaine...

le 13 sept. 2021

11 j'aime

1

Paterson
Nuwanda_dps
9

Paterson: une réconciliation

Paterson est l'homme, la ville, le film de la réconciliation. Réconciliation entre la pauvreté de la ligne de bus 23 et la richesse des dialogues de ses passagers. Entre la laideur du chien et la...

le 29 déc. 2016

11 j'aime

Sœurs d'armes
Nuwanda_dps
6

Une entreprise louable mais qui se prend à sa propre critique

Rares sont les films qui portent une perspective féministe sur la géopolitique. Car rares sont les occasions que nous offre la vie réelle de promouvoir cette démarche. En s'attachant au commando de...

le 30 août 2020

8 j'aime

1