Logé en haut d'une des tours faramineuses de Londres, dans un appartement relevant à la fois du cocon et de la prison, Adam entreprend la rédaction d'un livre inspiré de son enfance, remuant un passé très lourd, celle d'un jeune marqué par son homosexualité, encore taboue à l'époque.
Homme sensible et discret, il prend régulièrement le train pour retourner dans la maison de son enfance, dans laquelle l'accueillent toujours ses parents, morts dans un accident de voiture lorsqu'il avait 12 ans. Un décor à la fois chaleureux et glacial, car figé dans un passé plein d'actes manqués et de non-dits. Sa seule interaction est avec son voisin, habitant deux étages en dessous, Harry, également paumé, gay, qui semble lui redonner goût à la vie.
Le film, d'une sensibilité incroyable, est porté par des personnages à vif. Le thème de l'homosexualité est traité avec beaucoup de finesse: le va et vient dans le passé d'Adam permet de faire un parallèle, si ce n'est une comparaison avec les progrès de la société quant à l'homosexualité, perçue avec moins de tabou et plus de bienveillance.
Une nostalgie ne cesse de planer sur le film, avec un personnage principal qu'on comprend névrosé, jusqu'au twist final percutant et déconcertant.
Les dialogues entre Adam et ses parents sont forts, mis en valeur par une bande originale finement choisie, apportant un peu de douceur dans ce film assez pesant. On en ressort émotionnellement lessivé.