Un homme assassine sauvagement une vieille dame. Les psychiatres refusent de reconnaître sa folie, pourtant réelle. Il est envoyé en prison. A sa sortie, l'homme, plus fou que jamais, n'est animé que d'une seule pulsion : recommencer à tuer. Il s'introduit dans une villa bourgeoise et assassine sauvagement ses trois habitants. Mais sa soif de sang perdure. Son but est de tuer de nouvelles victimes en les confrontant aux trois cadavres, histoire de leur faire ressentir la vraie peur (le Angst du titre original). Il charge les trois corps dans le coffre d'une voiture mais, provoquant des accidents à peine sorti de la maison, se fait vite arrêter par des policiers qui vont découvrir les corps, à sa grande satisfaction. Film culte et assez rare du début des années 80, Schizophrenia sort chez Carlotta dans une splendide édition (la qualité de la copie Blu-ray est stupéfiante) qui donne ses lettres de noblesse à un film longtemps considéré, à tort, comme un film d'horreur pur, une série Z dégénérée. C'est en réalité un très grand film de cinéma, presque sans aucune parole (mais un long monologue intérieur), aux amples mouvements de Steadycam, aux choix de mise en scène d'une intelligence rare. Imaginez un instant une fusion de R.W. Fassbinder et d'Alan Clarke tournant un remake croisé de Maniac et d'Orange Mécanique, servie par une splendide B.O. de Klaus Schulze, et vous aurez une vague idée de la force terrassante qui agite ce film, totalement unique dans l'histoire du cinéma. C'est un choc visuel, un choc esthétique, un choc moral. Une bonne grosse claque dans la gueule ! C'est un chef-d'œuvre, n'ayons pas peur du mot, parce que c'est un film unique !
FrankyFockers
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top de la peur

Créée

le 19 juin 2012

Critique lue 1.2K fois

21 j'aime

FrankyFockers

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

21

D'autres avis sur Schizophrenia

Schizophrenia
real_folk_blues
8

Ce réal qui leurre...

Sur le papier, Schizophrenia avait tout pour sentir la bobine casse gueule : son sujet, une voix off, son affiche, la traduction de son titre en français ; et surtout une réputation de film...

le 3 mai 2013

52 j'aime

11

Schizophrenia
Sergent_Pepper
8

Eighties minutes inside

On a beau tenter de dépasser les clichés lorsqu’on se retrouve face à des œuvres d’art, on ne peut s’empêcher, face à Angst, de conclure qu’il n’y a vraiment que les autrichiens pour nous proposer de...

le 6 nov. 2017

44 j'aime

8

Schizophrenia
Deleuze
8

Extravagante démence

Schizophrenia, autrement dit jusqu’où la perversion de l’homme peut-elle aller ? Doté d’une narration extrêmement efficace, à tel point que le personnage principal n’aura pas besoin d’ouvrir la...

le 26 mai 2013

35 j'aime

Du même critique

Forever Changes
FrankyFockers
10

Critique de Forever Changes par FrankyFockers

La carrière de Love n'aura duré que de 1965 à 1970. Un bien court moment, mais qui marquera à jamais l'histoire de la musique rock et qui fera du groupe le plus grand représentant du psychédélisme...

le 24 avr. 2012

67 j'aime

10

Body Double
FrankyFockers
10

Critique de Body Double par FrankyFockers

Pourquoi ce film est-il si important dans l'histoire du cinéma moderne ? Voici une question qui mérite d'être analysée, comme il convient aussi de s'arrêter quelque peu sur le cas Brian de Palma, le...

le 23 avr. 2012

59 j'aime

4

Le Charme discret de la bourgeoisie
FrankyFockers
10

Critique de Le Charme discret de la bourgeoisie par FrankyFockers

Sorti sur les écrans en 1972, Le Charme discret de la bourgeoisie se situe en plein milieu de la période française de Bunuel, sa dernière et aussi l'une de ses plus intéressantes. L'âge n'a jamais...

le 23 janv. 2012

43 j'aime

1