Scream est une saga horrifique ayant marqué son époque mais quand on y regarde de plus près, seul le premier du nom en vaut la peine. Les opus suivants et paresseux de Wes Craven n’auront qu’un unique but, celui de vouloir jouer sur l’idée de la mise en abime de la saga où une fausse autodérision se révélera être une véritable auto-congratulation pas des plus imaginatives, comme nous le rappelle le quatrième opus avec ses innombrables références aux différents autres films de la saga.
C’est dommageable dans un sens car Scream est un spectacle assez plaisant quoique un peu hypocrite, qui joue sur 2 tableaux à chaque fois, entre teenage movie/slasher, et entre parodie/hommage aux différents genres, à l’image du costume du tueur, étant drôle et effrayant à la fois. On y voit un psychopathe costumé tuant à coups de couteau, voulant s’approcher de sa réelle proie, Sidney Prescott. Les premières minutes du long métrage sont assez perverses avec cette volonté d’affirmer son style, reposant sur la mécanique des dialogues téléphoniques et sur la peur en elle-même avec ce jeu de cache-cache visuel et auditif, plutôt que d’impressionner par un visuel gore horrifique. D’ailleurs, cette peur au bout du fil, reste une expérience angoissante encrée dans le réel permettant une certaine identification et rajoutant une certaine froideur aux situations meurtrières. Les mises à mort sont peu nombreuses, mais reste d’une efficacité redoutable. Scream utilise les codes du slasher tout en voulant s’en moquer avec cette incursion du cinéma de genre dans le cinéma de genre.
Malheureusement Scream n’est pas extrêmement bien rythmé, baissant d’intensité dans ce marasme teenagers un peu longuet, s’intéressant aux différents protagonistes à l’intérêt très variable et jamais réévalués faute d’idées de réalisations où Craven se repose exclusivement sur le scénario de Williamsom avec son twist final « novateur » et oubliant d’y injecter une personnalité de mise en scène. Malgré ces quelques petits défauts, le film de Wes Craven reste une œuvre prenante, insufflant un gout de renouveau et d’imagination narrative dans un genre cinématographique un peu sclérosé par les codes inhérents au slasher