Second Tour
6.1
Second Tour

Film de Albert Dupontel (2023)

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Dupontel est un cinéaste attachant qui se bat depuis des lustres pour sortir le cinéma français d’une certaine léthargie culturelle. On ne peut pas lui reprocher son courage évident ni ses convictions clairement affichées. Mais, pour moi il y a un mais, depuis Adieu les cons, son film précédent, je trouve que Dupontel se cherche et ne se trouve pas, en gros il tourne en rond.

Son sentimentalisme trop poussé, que l’on voyait poindre dans Au revoir là-haut, devient franchement gênant dans Second tour. Si on ajoute ce côté pleurnichard et limite mièvre à un scénario aussi improbable que cousu de fil blanc on obtient au final une œuvre un brin poussive qui génère un certain malaise.

Le film commence comme Citizen Kane, on se régale par avance de ce que vont découvrir les journalistes fouille-merde interprétés par Cécile de France et Nicolas Marié. La première partie du film est dynamique et assez drôle, on ne s’ennuie pas. Et puis Plop ! Plus rien. On se retrouve dans un mix de Sans Famille et de La Porteuse de pain, ça sanglote dans les chaumières, Dupontel joue deux rôles sans aucune conviction et le temps devient long pour le cinéphile sous sédatif. J’ai eu la pénible impression qu’il se rendait compte, en jouant, qu’il ratait son film.

Les explications sont trop nombreuses, trop lourdes, la faute à un récit qui ne décolle jamais. Les formules à tendances écologiques qui servent de dialogues sont d’une naïveté confondante, on apprend des trucs sur la survie des abeilles c’est vrai, mais est-ce bien pour ça que le cinéphile va au cinéma ? Où est passé le metteur en scène foutraque qui n’avait peur de rien, ni de l’outrance, ni du ridicule, et qui s’en sortait avec les honneurs ? En 1979, dans La Gueule de l’autre, Pierre Tchernia, servi par Jean Poiret et Michel Serrault, faisait dix fois mieux que Dupontel avec une histoire semblable.

Après avoir réalisé Adieu les cons, copie palote du Brazil de Terry Gilliam, Dupontel invente un genre qui ne fera pas date dans l’histoire du cinéma : le mélodrame politique. Je ne suis pas client.

Créée

le 27 mars 2024

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