Director’s cut
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Secret Signs voit le jour dans un contexte singulier à Hong Kong. En 1992, une grande partie de ses acteurs se réunissent, notamment des stars comme Jackie Chan et se révoltent contre l’omniprésence mafieuse dans leur industrie. La situation est telle que la plupart des acteurs, rarement payés sont menacés par les membres des Triades pour jouer dans leurs productions. Le cinéma est alors une source de revenu et de blanchissement d’argent pour ses organisations criminelles qui n’hésitent pas à employer certains de ses membres dans l’équipe technique. Jim Choi Ji-Ming n’échappe pas à cette règle du milieu puisqu’il semble (sans véritable confirmation à ce jour) qu’il alla jusqu’à mettre la pression sur l’actrice Carina Lau Ka-Ling (serait-ce d’ailleurs le commanditaire de son enlèvement ?) pour l’obliger à jouer dans China White (1989) avec Andy Lau Tak-Wah et Alex Man Chi-Leung. Secret Signs s’amuse alors, par le biais de carton en début de film à relater ces évènements de 1992 pour ensuite nous montrer l’équipe du film voyageant de New-York à Amsterdam en passant par Londres et Sydney pour tenter de comprendre ce phénomène mafieux. Le premier quart d’heure est un « surprenant » documentaire qui invite le spectateur à prendre le pouls de ces organisations criminelles. Ce début de film surfe donc sur la dénonciation du crime organisé, en apparence seulement. Une fois que le récit entre de plein pied dans la fiction, on comprend qu’au-delà du fait de vouloir donner un cachet à son film, Secret Signs s’inscrit surtout et avant tout dans le film de triade à la démarche racoleuse.
S’il y a une bonne idée dans ce Secret Signs, c’est bien celle-ci : prendre l’actualité brûlante, celle de l’industrie cinématographique du moment, agir par le biais de l’investigation documentaire et ensuite narrer le récit d’un clandestin devenu gangster par la force des choses. Ce documentaire qui plonge dans la fiction est bien pensé. On bascule d’un entretien avec un mafieux à la fiction qui montre l’unique survivant d’un passage de clandestins. A part cela, pas grand-chose à relever. Secret Signs se montre comme l’archétype du film de Triade avec une trame classique et sans surprises sur les évènements dépeints. Un clandestin qui n’a d’autre moyen que de survivre en tâtant du crime. Ce même clandestin qui devient un membre à part entière de ce crime organisé puis vient l’ascension, la romance injecté dans son histoire personnelle et la chute. C’est éternellement la même histoire qui se joue du miséreux qui n’a rien et qui arrive à tout. Du coup, on assiste à ce récit sans entrain particulier, juste animé par quelques scènes sanglantes à la violence exacerbée. Mais c’est peu de chose et Secret Signs perd de son intérêt à mesure qu’il avance. Il restera tout de même une fin moins « classiques » et le constat d’avoir assister à un film qui n’a jamais eu l’ambition de sortir des carcans connus de ce sous-genre, notamment avec une police répondant à la violence par la violence. Le tout est emballé dans une mise en scène qui se tient, Dick Cho s’arrêtant par moment sur des petits détails qui marquent. Sans oublier les prestations des acteurs qui retranscrivent avec conviction les états d’âmes des personnages.
Secret Signs est un film de gangsters lambda. Il surfe habilement sur le concept du documentaire plongeant alors dans la fiction qui est ici parsemée d’actions brutales et sanglantes. Pas un film majeur mais un film correct dans ce qu’il a nous proposé.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/05/05/secret-signs-1993-dick-cho-avis-review/)
Créée
le 19 juil. 2014
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