Sérénade
Sérénade

Film de Anthony Mann (1956)

En abandonnant la relation homosexuelle du livre de James Mc Cain au profit d’une garce interprétée par Joan Fontaine, Anthony Mann et les scénaristes Ivan Goff, Ben Roberts et John Twist ont réussi à gommer tout côté controversé et ainsi, élaboré “Sérénade” à la gloire de Mario Lanza. Compte tenu d’une absence de qualité certaine dont Mann a fait preuve dans les films musicaux jusqu’alors, le pire, même s’il n’est jamais certain, pouvait être redouté. En fait il s’agit tout simplement du meilleur film musical du réalisateur. Première raison, la voix extraordinaire de Mario Lanza (Arturo Toscanini considérait en 1949 que c’était la plus grande voix du XXe siècle). Ensuite, un traitement du rouge Minnellien : la décapotable dans les vignes et le foulard de Joan Fontaine, auxquels répondent la chemise rouge d’un enfant qui mène à Sarita Montiel et les rouges de ses capes et de sa robe d’une soirée de fureur, qui se termine sous des roues (symétrie mécanique et colorielle). En troisième un casting superlatif dominé par un Vincent Price génial, une Joan Fontaine garce à merveille et une Sarita Montiel au tempérament aussi charmeur que volcanique. Olé ! Ils sont accompagnés par une pléiade de second rôles tous excellents, des italo-américains aux mexicains. Malheureusement, Lanza n’est que bon quand il chante, son jeu étant outrancier. Malgré cela, la précision et l’habileté du réalisateur permet quelques grands moments, dont la scène magique de l’ « Ave Maria » de Schubert, le grand duo d’ « Otello » de Verdi aux côtés de la grande soprano Licia Albanese. Seul bémol musical, la chanson titre fait pâle figure, comparée aux grands classiques. Mais, sauf si vous êtes allergique au bel canto « Sérénade » est un grand moment. 

Ronny1
7
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le 9 août 2022

Critique lue 174 fois

Ronny1

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