Les effets de style ne tuent pas l'intrigue
L'adaptation récente et réussie des intrigues de Sherlock Holmes à l'écran par le duo Moffat et Mark Gatiss prouvait que l'on pouvait transposer le monde du plus fameux détective privé dans le monde moderne, tandis que celle de Guy Ritchie montre que l'abus d'effet spéciaux ne vient pas a bout d'une bonne enquête quand on a sous la main deux acteurs aussi compétents que l'excellent duo Downey Jr et Jude Law, aussi bon qu'un Cumberbatch et qu'un Martin Freeman.
Inutile de raconter l'histoire, elle n'est pas si intéressante que cela mais suffit a donner du matériel à Guy Ritchie et à ses acteurs pour amuser le spectateur. On ne peut décemment pas parler d'enquête policière tant le recueil des indices par Holmes et Watson se fait aux yeux du public mais sans les éléments qui pourraient l'aider à comprendre la pensée du héros. De toute façon, bien que tout soit expliqué dans les moindres détails, il n'est pas difficile de comprendre ce qui se déroule devant nos yeux (à ce sujet, dans mes souvenirs, ce cher Holmes adorait raconter au lecteur ses déductions).
L'adaptation ne se situe donc pas dans la manière de résoudre l'intrigue mais surtout dans le caractère de chacun des personnages avec un holmes aussi surprenant et attachant qu'insupportable et un Watson que l'on ne relègue par contre pas au second rang de faire valoir mais comme compagnon plutôt qu'assistant.
Il n'y a donc pas de grandes qualités cinématographiques à défendre dans ce film mais force est de reconnaître que le divertissement se laisse regarder avec plaisir, et pour cause il n'a pas été conçu pour une autre raison que celle ci. Le Sherlock Holmes de Jude Law atteint donc tout ses objectifs. Je ne retiendrais comme gros défaut notable que l'emploi fréquent des flash back ou des avance rapide. Le réalisateur ferait mieux de s'inspirer de ces camarades anglais pour illustrer à l'écran les déductions de son héros.