Film le plus foudroyant qu'il m'ait été donné de voir : le plus gratifiant à mon mental, le plus émouvant à mon petit cœur.


Je pourrais vous parler de l'aspect musical qui est l'un des meilleurs dans le domaine, ou encore des acteurs qui font un sans faute... mais non, moi je vais voir plus haut, et me tenir plus loin, pour admirer le point de jonction que ce film crée entre l'expressionnisme et les expressions, entre le corps et l'esprit, entre le visage et les mots.


Paradoxalement, à l'époque, le cinéma était plus littéraire, et pourtant il cherchait à exploser au visage du spectateur (par tous les moyens les plus ingénieux) comme un drame grec d'autrefois : la parfaite alliance du dionysiaque et de l'apollinien (parce que lire c'est chiant sa race, cf south park). Les mots glissaient sur l'esprit, toutes les images défilaient comme un prompteur qui s'insinuait en toi sans que tu aies à faire le moindre effort pour entrer dedans. Actuellement, ca explose mais ce n'est plus pour hurler des sentiments par des mots mais pour déchirer l'écran, comme si il fallait détruire chaque morceau de pellicule comme un signe d'accomplissement : voilà il ne reste plus rien si c'est un grand trou en toi, tu as passé ton temps, la mission est accomplie, tu as oublié ta mortalité.


Et c'est peut-être ca le problème, ce film prouve que les mots prononcés ne font pas que remplir notre esprit pour l'empêcher de créer sa propre structure, mais que si ils bien imbriqués les uns dans les autres avec un bon ciment, ils peuvent te faire atteindre les cimes épurées des idées.


Je voulais, pour une fois, écrire une critique sur un film car, dépassant le champ l'art, il m'a donné du grain à moudre à ma conception psychologique de l'humain et de sa perception de l'expression des choses ; mais aussi me montrer profondément admiratif du passage muet/parlant que j'ai vu pour la première fois dans un film.


Elle aurait pu se penser limitée comme les autres et n'être qu'une adaptation basique de nouvelle, une comédie chantante pour réveiller celui qui écoute pendant un temps ou un collage de morceaux de spectacle.

A la base, je voulais me montrer reconnaissant d'une cristallisation artistique par une avancée technologique dans le monde de la création, mais, finalement, j'y ai vu bien plus.


Une œuvre totale se dépassant elle même en se diluant dans l'univers du spectacle et des idées, l'association de la littérature, du théâtre, de la musique et du cinéma ; le premier opéra muet, le premier livre parlant, la première pièce de théâtre s'envolant d'une salle à l'autre : une chimère harmonieuse, un pégase doué de parole claquant ses ailes, ses sabots et langue dans une envolée lyrique.


Merci de m'avoir écouté.

Janenba
8
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le 30 déc. 2022

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Janenba

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