Michael Moore joue les américains moyens, il semblerait sorti d'un film des Simpsons. Il vient de Flint dans le Michigan, une ville oubliée et ravagée par la pauvreté suite à la crise automobile. Il n'est pas beau, pas grand, pas très chevelu, il ne porte pas des vêtements très saillants, il aime se taper un bon burger à l'occasion. Rien qui ne fasse rêver. Michael Moore est moyen... il ressemble au spectateur moyen, c'est ça qui fait sa force! Il fait du Michael Moore ??? Mais c'est bien ce qu'on attend de lui! (forcément, on aimerait en avoir plus).
Ce film nous fait croire à un documentaire,alors que tout est scénarisé. Rien d'objectif?? Mais c'est si bon parfois de s'y laisser prendre....
Michael Moore repars donc en croisade, et pointe l'une des plus honteuse face de la société américaine: son système social.
L'Amérique conservatrice a peur du socialisme... (qui par raccourci américain veut dire communisme et donc saleté de Bolchevik qui exploite le peuple en annihilant la réussite personnelle).
La réussite personnelle, n'est pas un grot mot, mais elle ne devrait pas ce faire au mépris de la solidarité. C'est le manque de solidarité, créé par le système américain qui est ici pointé du doigt par Mr. Moore. Si la manière est parfois malhabile, un peu gauche, elle n'est ici que le fruit de la passion du réalisateur et de son engagement pour le sujet traité.
Et Michael ose, il ose critiquer son pays, le mettre devant ses contradictions. Il ose "réhabiliter" l'ennemi cubain (montré ici comme un pays critiqué par ignorance). Il pointe les bons côtés du communisme, mais n'en reste pas moins libéral. La vérité se trouverait-elle dans un juste milieu? A en croire Moore, les USA devraient, plutôt que d'imposer leur modèle au reste du monde, tendre à s'inspirer des bonnes idées pour élever sa société: Le Canada, la France, sont des pays remarqués pour le système de santé, vous n'apprendrez rien à ce sujet, mais vous allez pouvoir relativiser.
Côté réalisation donc, un format documentaire. Moore récolte des témoignages, organise des actions coups de poing, embarrasse les autorité. Tout cela n'est qu'un jeu? Pas seulement. Si le spectateur est manipulé par une certaine fausse spontanéité, il n'en reste pas moins le plaisir un peu coupable mais jouissif, d'être embarqué dans un combat avec l'impression de prendre part à la dénonciation.