Sky Crawlers, l'armée du ciel par Crockett
La construction même de Sky Crawlers est à double tranchant, à l'image du Shutter Island de Scorsese. Le film dans son ensemble met en exergue une réalité, un état d'esprit. Si Shutter Island fonctionnait tel un théâtre de marionnettes, Sky Crawlers, lui, prend la tangente qui l'oriente vers le travail de Mendes sur Jarhead, où l'inaction est le maitre mot. Les personnages sont enchâssés dans un smili purgatoire, en attente de jugement. Narration et mise en scène fonctionnent de concert, articulés par le score de Kawai dans le but unique de traduire la neurasthénie des personnages. Les kildrens, plus machines – d'où le chara-design ultra standardisé – qu'humains, errent tels des fantômes, dans l'attente d'un conflit-spectacle orchestré par la société.
Sky Crawlers est l'exemple même du film concept; film dans lequel je me suis perdu, tout comme les personnages semblent perdus dans les décors les environnants. L'expérience est vivante à travers l'effet de contre-coup. On évolue dans un univers mélancolique, une nébuleuse où artificialité, réalité et souvenirs se confondent.