Sleeping beauty

Sleeping Beauty est un film indépendant coréen, le premier de la réalisatrice Hanna Lee. Il a connu un certain succès avec 200 000 spectateurs en salle.

Le film est en fait constitué de trois histoires courtes, dépeignant le portrait de trois femmes coréennes.
l’héroïne de la première histoire My cousin Do Youn est enfant silencieuse et réservée qui va rencontrer son cousin le temps de l'enterrement de sa grand-mère. Elle va découvrir la puberté et les premiers émois de l'adolescence. Sa mère a divorcé et, trop occupée à se disputer avec son frère, ne remarque rien.
L'héroïne de la deuxième histoire the wintersleep Irye élève des oies avec son mari et son père. Ce dernier est malade, sa fille doit s'en occuper constamment comme d'un enfant particulièrement capricieux et difficile. Son mari l'abandonne et un virus frappe son élevage. Irye ne supporte plus son père. Elle est rongée par la fatigue et le dégoût de la vie .
Enfin, la troisième histoire, The Princess of Forest est la plus longue (1h), avec des personnages bien plus travaillés. Sujin est une jeune chinoise de 17 ans qui, arrivée en Corée avec sa mère, est adoptée par une famille coréenne. La jeune fille devient en fait vite la servante de la maison et son père adoptif la viole. Elle tombe enceinte, et dans sa solitude, elle se rapproche du petit-fils de cet homme. Lui aussi semble perdu et mangé par le désespoir.

Le ton est sobre et lent. Mais efficace, l'intimité est révélée, on ne cache rien pour mieux dévoiler. La dernière histoire est la plus marquante et la plus forte (l'actrice est remarquable).
La réalisatrice a peut-être voulu peindre le rapport des femmes coréennes avec leur famille, les responsabilités, le regard de la société. En effet dans le film ces femmes subissent leur famille, mais en silence.
C'est le plus beau du film : une souffrance muette.