Dying for Rose.

Qui dit western dit souvent cinémascope flamboyant, magnifiant les grands espaces sauvages de l'ouest américain et mise en scène lyrique et majestueuse. Bon, je caricature à mort mais c'est l'idée générale que l'on se fait d'un bon western des familles. Présenté à Sundance en 2015 et encore inédit dans nos salles, Slow West s'éloigne de cette représentation afin de proposer autre chose.

Coproduction entre la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande, tournée en Ecosse et au pays de Peter Jackson, Slow West abandonne le cinémascope au profit d'un cadre moins large, préférant une ambiance lancinante et décalée qui n'est pas sans rappeler le cinéma de Jim Jarmusch. Tout en respectant les codes, John Maclean apporte une petite touche européenne à un genre typiquement américain, ce qui fait tout le charme de son film.

Ses limites aussi, Slow West s'articulant autour d'une intrigue extrêmement convenue. Si la mise en scène est soignée, offrant quelques beaux moments entre poésie et violence soudaine, le long-métrage de Mclean peine cependant à émouvoir, comme prisonnier d'un style qu'il aimerait faire sien mais qui rappelle bien d'autres illustres noms.

Révélé par l'excellent The Road, le jeune Kodi Smit-McPhee a bien poussé et démontre, après le sympathique Young Ones, un talent certain et des choix de carrière intéressants. A ses côtés, Michael Fassbender est une fois de plus impeccable, tout comme Ben Mendelsohn en chasseur de primes.

Atypique dans son approche même si loin d'être aussi original qu'il aimerait l'être, trop proche du style de certains metteurs en scène, Slow West reste un western agréable et prometteur, bénéficiant d'un solide casting et de très belles images.