Un peu à la façon de Woody Allen, avec moins de dérision et plus d'effacement, Nanni Moretti se met en scène dans une comédie dont il est tout à la fois le sujet et le porte-parole. Ainsi, Moretti, ou plus exactement son double cinématographique Michele, tient-il un propos tour à tour ironique et désabusé, coléreux et fébrile, sur le cinéma qu'il aime, sur le cinéma qu'il fait et qu'il défend contre la complaisance du public, de la télévision -l'ennemie de toujours- ou de ses pairs.
Soumis aux critiques, aux contradictions, fondées ou grotesques, le cinéaste Michele Apicella tente de se justifier et de défendre la place légitime d'un cinéma intellectuel, tout au moins au moins un cinéma qui porte du sens.
Le film est le récit de ses questionnements, de ses coups de gueule, de ses pannes d'inspiration au moment où Michele tourne un nouveau film.
La mise en scène n'est pas d'une grande élégance ni toujours limpide; elle est surtout l'affaire d'un montage un peu brutal, ce qui n'enlève rien à l'intérêt du sujet. Au coeur de séquences imagées ou parodiques, la profession de foi de Moretti est très convaincante.